Publié il y a 12 ans - Mise à jour le 29.01.2012 - stephanie-marin - 3 min  - vu 1708 fois

LE PORTRAIT DU DIMANCHE : THIERRY GARCIA, LA VOIX DU MATIN SUR FRANCE BLEU GARD LOZÈRE

Thierry Garcia, animateur de la matinale sur France Bleu. Photo DR/S.Ma

Son sourire, les auditeurs de la Matinale de France Bleu Gard Lozère, ne peuvent que le deviner. Et pourtant, il s'affiche bien largement sur le visage de l'animateur radio et ce dès 6 heures du matin, certains parleraient d'exploit. Thierry Garcia parlerait plutôt d'une "passion". Et il faut le voir assis dans son fauteuil, bien droit, le casque sur les oreilles, le micro à hauteur de bouche, des dizaines de feuilles de papier dans les mains, les yeux à la fois rivés sur trois ordinateurs et sur l'horloge. Les secondes s'égrènent, 5... 4... 3... 2... 1... Thierry Garcia prend le relais de France Bleu (national) et lance sa voix chaude sur les ondes gardoises et lozériennes pour trois heures de direct.

Alors que chez les plus grands concurrents, le 6-9 est consacré au "blabla" -- appréciation personnelle mise à part -- Thierry Garcia, accompagné de sa bande de journalistes et de chroniqueurs -- Sylvie Charbonnier, Guillaume Roulland, Paul Coulomb et Benjamin, le tout supervisé par Sophie Abisou -- à la régie, lui privilégie l'information locale et surtout, oui surtout, l'interactivité avec les auditeurs. "L'auditeur ne doit plus écouter la radio, il doit y participer." Voilà comment, en septembre 2010, alors que Thierry Garcia reprend les manettes de la matinale après les avoir lâchées pendant huit ans, les SMS et Facebook deviennent des outils primordiaux dans le monde de la radio. Et Thierry en use et en abuse, lisant régulièrement les commentaires postés sur le réseau social. Une proximité virtuelle mais aussi ancrée dans la réalité. Dans le studio -- planté face aux Arènes de Nîmes -- visible de la rue grâce à une large baie vitrée, nombreux sont ceux qui adressent un geste de sympathie à l'homme au micro, qui leur rend bien d'ailleurs.

Une vie décalée

L'heure tourne, il est déjà 7heures, et le rythme s'accélère. Journalistes et chroniqueurs défilent dans le studio sous le regard bienveillant de l'animateur qui ne quitte pas des yeux l'horloge. "C'est une obsession. À la radio, on ne peut pas s'en passer. Que l'on soit en avance ou en retard dans l'émission, il faut toujours s'ajuster. On ne quitte jamais l'horloge des yeux. Le problème, c'est qu'on est pareil dans la vie" s'amuse-t-il. Thierry Garcia est un être humain, pas une machine, et au risque de décevoir ses auditeurs, il a déjà été en retard. "En général, ça m'arrive une fois par an. Un gros oubli, une panne de réveil. C'est terrible. Lorsque le technicien t'appelle à 5h30 parce que tu n'es pas là, c'est la panique. Parce que pour la Matinale, personne ne peut  prendre ta place. Quand tu arrives, tu fais la gueule, enfin ce n'est pas le top." Non, pour être au top, l'animateur radio, 51 printemps au compteur, doit se lever à 3h30. Respect.

Il débarque à 5 heures dans les locaux de France Bleu Gard Lozère et prépare sa revue de presse, un café à la main. 6 heures, il prend l'antenne pour ne la rendre qu'à 9 heures. Et alors que les auditeurs imaginent à tort que Thierry Garcia a fini sa journée de boulot, il se dirige vers la salle de conférence de rédaction. À la sortie de la réunion, ce n'est toujours pas terminé, reste encore à préparer l'émission du lendemain. Ce n'est qu'à 12 heures que l'animateur radio quitte le studio pour rejoindre son domicile. Au programme, une sieste d'une heure. "La saison la plus difficile pour l'animateur d'une Matinale, c'est l'hiver. On ne voit pas beaucoup le jour."

Son sourire et son enthousiasme le trahissent, Thierry Garcia aime cette vie décalée. Et pourtant, lorsqu'il était encore étudiant en BTS de Tourisme, il était loin d'imaginer qu'il ferait carrière dans la radio. "Après une mauvaise expérience professionnelle dans une agence de voyage, j'ai tenté la radio comme ça pour rigoler, à Radio Chabrot à Cahors. C'était en 1983, le début des radios libres. C'était pas du tout organisé, presque du n'importe quoi. À ce moment, les formations ne se faisaient pas à l'école, mais au micro." Puis Thierry Garcia a rejoint Radio Bayonne, où il restera quatre années avant de rejoindre Radio France Creuse. Passer de Bayonne à la Creuse, on imagine le choc. "Tous mes amis m'ont dit que j'étais fou. Mais cette radio avait un taux d'audience extraordinaire. Chez Radio France, j'ai appris à travailler différemment. C'était plus stricte, plus professionnel." Et puis, Nîmes. 20 ans déjà. 20 années lors desquelles, Thierry Garcia a joué la carte de la polyvalence en animant d'abord la Matinale, puis en étant chroniqueur sur différentes rubriques, le patrimoine, l'économie, la culture etc, avant de revenir à la Matinale. La boucle est bouclée et pourvu que ça dure.

Stéphanie Marin

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