Publié il y a 12 ans - Mise à jour le 02.02.2012 - stephanie-marin - 3 min  - vu 282 fois

LE DISPOSITIF "PARTICIPATION CITOYENNE" RALLIE CINQ COMMUNES GARDOISES

Il y a quelques années, à l'époque où les voisins étaient presque considérés comme des amis, où il n'y avait pas besoin de statut particulier pour aider son prochain, ce dispositif dénommé "Participation citoyenne" aurait peut-être fait rire les citoyens. Mais aujourd'hui, il semble être nécessaire devenant un point de ralliement d'une poignée de communes gardoises pour lutter contre le cambriolage et plus généralement contre la délinquance. Les forces de l'ordre s'en réjouissent aussi à l'instar du Colonel Pierre Poty, à la tête du Groupement de gendarmerie du Gard, qui espère que ce dispositif pourra permettre à la police et à la gendarmerie "d'agir dans les zones où on en a vraiment besoin."

Surveiller ses voisins, pas les espionner

Pendant l'été 2011, le 27 juillet, après instructions du ministère de l'Intérieur, de l'Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration, les 41 communes du Gard ont eu droit a un cours spécial "Participation citoyenne". Le but, convaincre les élus de développer sur leurs terres ce dispositif qui a pour objectif d'impliquer les habitants dans la lutte contre la délinquance de proximité, y compris le cambriolage. "Le Gard est l'un des départements les plus touchés par le cambriolage avec  6 678 faits en 2011 contre 6253 en 2010. Ce dispositif permet d'organiser la remontée et la transmission d'informations aux forces de l'ordre, de la part des habitants qui seront représentés par des référents sélectionnés sur des critères de citoyenneté et de respectabilité et formés afin de repérer plus facilement les comportements suspects" lance Hugues Bousiges, le préfet du Gard. À Robert Gelli, procureur de la République de Nîmes, de reprendre : "Ces référents qui s'engagent sur la base du volontariat, n'ont pas les mêmes prérogatives que les services de police et de gendarmerie. Leur rôle est simplement de surveiller et de transmettre l'information à un coordonnateur (président de comité de quartier ou maire) qui lui-même en fera écho aux forces de l'ordre." Il ne s'agit "pas d'espionner ces voisins mais de les protéger" surenchérit le préfet du Gard.

Sur les 41 communes donc, cinq ont été séduites par ce dispositif venu tout droit de Grande-Bretagne. Et ce jeudi 2 février, la signature des conventions "Participation citoyenne" entre les cinq communes et le préfet du Gard, officialisait le démarrage du dispositif dans le Gard. Ainsi, Jean-Paul Fournier accompagné des trois présidents des comités de quartiers Puech du Teil, La Cigale et Carreau de Lanes ont apposé leur signature sur le papier, "regrettant toutefois que les comités de quartiers Richelieu et Gambetta n'y participent pas", confiait le sénateur-maire de Nîmes. Jean-Marc Roubaud, député-maire de Villeneuve-lez-Avignon, Jacques Bourbousson, maire de Beaucaire, Jacques Del Bianco, 2ème adjoint au maire de Saint-Laurent-des-Arbres, délégué à la sécurité et Marc Jonget, maire de Quissac, étaient aussi invités à la petite séance de dédicaces sur les parapheurs. Tous voient en ce dispositif le moyen de renforcer la sécurité dans leur commune, mais aussi le lien social entre les habitants.

Témoignages des quartiers et communes qui ont expérimenté le dispositif

Si l'opération "Participation citoyenne" a officiellement été généralisée à l'ensemble du territoire national au cours de l'été 2011, depuis un an, quelques communes gardoises l'ont expérimenté à l'instar d'Aujargues (860 habitants). Le préfet se félicite du retour d'expérience avec la participation de 85 familles sur 300, l'inscription de sept voisins référents, les 23 signalements de comportements suspects, le tout résultant à une baisse du nombre de cambriolages de 50%.

Nîmes aussi a participé à cette expérimentation notamment dans les quartiers Puech du Teil et les Cigales, les mêmes qui ont signé aujourd'hui la convention. "Depuis un an, nous avons constaté une baisse de la délinquance. Mais ce n'est pas, grâce à ce dispositif, les habitants ont à nouveau instauré un dialogue. Il y a aussi l'aide aux victimes et aux personnes âgées qui sont souvent isolées" se réjouit Deny Jean, président du comité de quartier Puech du Teil. À Françoise Oheix, présidente du comité de quartier La Cigale d'ajouter : "Ce dispositif est une bonne réponse à une demande forte de la population face à la recrudescence des cambriolages. Pour le moment, nous n'avons qu'un référent, mais nous espérons en avoir plus bientôt."

Comment devenir référent ?

La candidature sera transmise pour analyse et validation au maire et aux forces de l'ordre de l’État par l'intermédiaire d'un président de comité de quartier, s'il y en a. Les référents recevront ainsi une formation de la part des forces de l'ordre au cours de laquelle des conseils préventifs leur seront communiqués ainsi que des informations sur la conduite à tenir pour mémoriser des comportements suspects.

Stéphanie Marin

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