Publié il y a 12 ans - Mise à jour le 29.02.2012 - stephanie-marin - 3 min  - vu 159 fois

NÎMES : OPÉRATION COUP DE POING CONTRE LE PLAN D’AUSTÉRITÉ EUROPÉEN

C'est un mouvement historique. À la veille de la signature d'un traité européen impulsé par le couple Sarkozy-Merkel pour tenter de sortir de la crise. Des mesures de stabilité diront certains, des plans d'austérité en masse visant à faire payer aux citoyens, salariés et consommateurs européens la facture d'une crise qui a été créée par les financiers. "Trop, c'est trop !" lance Nathalie Argenson, CGT Santé du CHU de Nîmes. "Cette journée d'action, voulu par les syndicats européens est dans sa forme un mouvement historique" et pour cause. Des rassemblements ont eu lieu ce mercredi 29 février un peu partout en Europe. Rien qu'en France, "150 manifestations ont été organisés" apprend-on de source syndicale. Dans le Gard, ce matin, à Alès, ce sont plus de 150 manifestants qui se sont regroupés. Dans l'après-midi, à Nîmes, ils étaient beaucoup plus nombreux, plusieurs centaines, a avoir répondu à l'appel de la CGT, devant la Maison Carrée. Après le discours de Simon Gévaudan et Nathalie Argenson, le cortège des manifestants s'est dirigé en direction des Arènes de Nîmes, jusqu'à la préfecture du Gard.

"Relancer l'industrie"

"Nous refusons ces plans d'austérité qui vont toucher les dépenses publiques mettant à mal le code du travail et la protection sociale. Ce sont encore les retraites qui vont repousser et avec les années de cotisations. Il y a bien d'autres solutions pour redresser les finances de la France sans toutefois toucher aux rémunérations, aux avantages et au pouvoir d'achat des salariés. Il faut relancer l'industrie en France dans les secteurs qui en ont besoin comme l’Éducation nationale, la santé etc. Il y a aussi des mesures à prendre au niveau du patronat pour que le partage des richesses soit juste et égalitaire" explique Simon Gévaudan, responsable national CGT. À Nathalie Argenson de reprendre. "Se mobiliser unitairement en Europe contre ce traité, c'est aussi couper l'herbe sous le pied de la mise en concurrence des salariés entre eux. L'avenir ne peut pas se construire ainsi, la comparaison entre la France et l'Allemagne alimente cette stratégie de division... Après la réforme des retraites en 2010 et les deux plans d'austérité de 2011, le président de la République aggrave la situation en voulant augmenter la TVA, l'impôt le plus innégalitaire, diminuant dencore le pouvoir d'achat de nombreux salariés fragilisant la protection sociale."

Et puis, il y a les accords d'entreprise, des accords compétitivité-emploi qui selon les syndicats mettent à mort le contrat du travail qui fixe les salaires, les horaires et le niveau de qualifications des salariés. Bref, le droit social est en danger. "Les salariés doivent pouvoir saisir toutes les occasions qui leur sont donnés pour inscrire leurs revendications au coeur du débat, s'inscrire dans la grève, les rassemblements, les négociations à l'image de nos camarades de Haribo" glisse la syndicaliste.

Haribo, c'est beau la vie ?

Pour les gourmands c'est une certitude, pour les salariés, un peu moins. En effet, ce mercredi matin, près de 200 salariés de la société Haribo à Uzès ont manifesté contre un plan de restrictions budgétaires de la part de la direction annoncé lors d'une réunion de négociation annuelle obligatoire. "La direction veut supprimer entre 20 et 30 postes au sein des deux usines Haribo (Uzès/Marseille), malgré un marché intérieur en constante progression, précise Simon Gévaudan avant d'ajouter : elle veut aussi passer un accord de compétitivité et demanderait ainsi aux salariés de passer de 35 à 39 heures travaillées mais 37 heures payées. Soit deux heures hebdomadaires offertes pour la gloire. Et puis il y a aussi la suppression de deux jours de congés lors des vacances d'été. Pour finir, elle externalise certains atelier et services et ceci sous la menace à moyen terme de voir nos productions immigrer en Espagne. La CGT et les salariés ne veulent pas de ces propositions indigestes. Regagner de la compétitivité oui ! Détricoter le droit du travail, non !"

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Stéphanie Marin

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