Publié il y a 12 ans - Mise à jour le 12.03.2012 - stephanie-marin - 3 min  - vu 230 fois

HANDICAP : LA VILLE DE NÎMES ÉPINGLÉE POUR SON MANQUE D’ACCESSIBILITÉ MALGRÉ SA BONNE VOLONTÉ

(photo d'illustration/DR)

La loi, c'est la loi. D'ici 2015, les établissements recevant du public devront être équipés en aménagements spécifiques pour améliorer l’accessibilité et la sécurité des utilisateurs présentant un handicap (personne en fauteuil roulant ou malvoyant, malentendant). 2012... Plus que trois ans pour achever tous les travaux et en ce qui concerne Nîmes, la ville est bien loin de fournir des résultats satisfaisants. Ce n'est pas ObjectifGard qui le dit, mais l'Association des paralysés de France (APF) dans son troisième Baromètre de l'accessibilité 2011. Un bilan fait chaque année pour mesurer l'avancement des travaux d'aménagement des 96 chefs lieux départementaux de France, selon les critères de l'APF.

Nîmes en dessous de la moyenne nationale

Globalement, l'Association des paralysés de France se satisfait des efforts fournis pour l'accessibilité pour les personnes handicapées dans les établissements publics. La note moyenne nationale atteint les 12/20 pour 2011, au lieu des 11,6/20 en 2010. C'est encore une fois Nantes qui s'impose en tête du classement pour la troisième année consécutive avec une note de 17,4/20. Du côté du bas du classement, 15 villes, malgré leurs efforts, ne sont pas parvenues à dépasser la moyenne dont Châteauroux avec 9,7/20, Créteil avec 9,5/20, Marseille 6,3/20 et le plus mauvais 5,7/20 pour Perpignan. La ville de Nîmes quant à elle atteint tout juste les 10,3/20 et dépasse enfin la moyenne car les résultats du baromètre de 2010 affichaient la capitale gardoise en dessous de la moyenne avec 9,7%. "Nous avons grappiller quelques petits points cette année, glisse Christiane Gras, conseillère municipale, déléguée aux personnes handicapées. Alors c'est vrai, pour le moment Nîmes n'est pas la ville exemplaire en ce qui concerne l'accessibilité pour les personnes handicapées. Mais nous travaillons dessus avec les associations très sérieusement et notamment lors des ateliers du handicap que j'ai créé en 2009. L'avenue Jean-Jaurès est accessible jusqu'au rond point des Costières par exemple. Et il y en a d'autres." La bonne volonté de la Ville, on ne peut pas la nier. D'ailleurs l'APF, dans son baromètre 2011, donne une note de 15/21 à Nîmes sur le thème de "la politique locale volontariste."

Si l'envie est là, mais alors qu'est-ce qui bloque ? "Les travaux actuels dans la ville. Une fois que tous ces travaux entamés dans la ville seront terminés, nous gagneront de nombreux points, puisque nombreux sont les chantiers où sont prises en compte les modalités pour l'accessibilité. Mais le problème, c'est que l'on veut tout, tout de suite et puis certaines associations nous ont freiné sur certain projet, je pense notamment qui veut protéger les arbres sur un chantier où il est question améliorer l'accessibilité des personnes handicapées en créant un quai de bus spécifique. Il nous faudra un peu plus de temps que les autres mais nous y arriverons. Dans deux ans, nous aurons remonter de trente places" tente de convaincre la conseillère municipale qui précise que le budget allouer à l'année pour l'accessibilité des personnes handicapées atteint les 150 000€ "hors le budget des chantiers."

Et les commerçants dans tout ça ?

Si la Ville tente tant bien que mal de montrer l'exemple, les commerces nîmois jouent-ils le jeu de l'accessibilité ? "Vous savez, dans le centre-ville, pour le moment, les commerçants ont d'autres priorités. Mais petit à petit j'en vois qui installent des rampes à leur entrée. Il y a des efforts qui sont fait. Pas assez certes, mais ça viendra. Il ne faut pas rêver tout ne peut pas changer d'un coup de baguette magique." Certes, mais il faudra bien que les commerçants se soumettent à la loi du 11 février 2005, pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, dite "loi sur le Handicap", avant février 2015.

En cas de non respect du délai de la législation, les sanctions prévoient la fermeture de l’établissement recevant du public, donc du commerce, le remboursement de la subvention, des amendes de 45 000 euros, l’interdiction d’exercer, et, en cas de récidive, la peine est portée à six mois d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

11 février 2005, pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, dite "loi sur le Handicap"

Stéphanie Marin

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