Publié il y a 12 ans - Mise à jour le 14.03.2012 - stephanie-marin - 4 min  - vu 184 fois

NÎMES : LE DON DU SANG PLUS JAMAIS SANS VOUS

Dans le camion de l'Etablissement Français du Sang installé sur l'esplanade Charles-de-Gaulle à Nîmes.

Le 9 et 10 mars derniers, 600 poches de sang ont été récoltées lors de l'opération Mon Sang Pour les Autres organisée en partenariat avec le Rotary Club et l’Établissement Français du Sang à Montpellier. Un résultat que la capitale gardoise aura bien du mal à réaliser si les Nîmois ne se mobilisent pas ce mercredi 14 et ce jeudi 15 mars.

La traditionnelle opération coup de poing menée par une soixante de bénévoles du Rotary Club, du Innerwheel Club et du Rotaract accompagnés d'une dizaine de médecins et infirmières, n'a pas démarré sous les meilleures auspices. En cause, la pénurie de donneurs dans le Gard. A 14 heures, ils n'étaient qu'une quarantaine à avoir passer le pas de la porte du camion installé sur l'esplanade Charles-de-Gaulle et de la Galerie Jules Salles, le long du boulevard Amiral Courbet. Et pourtant, le geste est noble. Chaque année, 500 000 personnes ont besoin d'une transfusion sanguine pour combattre leur maladie : leucémies, maladies de la moelle osseuse, cancers, hémorragies graves... "Dans le bassin du Languedoc-Roussillon  qui comprend l'Hérault et le Gard, les besoins s'élèvent à 1 300 dons par semaine et on parvient à avoir entre 600 et 800 dons par semaine" précise Alexandra Luchez, chargée de communication à l’Établissement Français du Sang. Ce genre d'opération permet donc de combler le manque dans les stocks de poches de sang "qui sont de plus en plus bas alors que les besoins augmentent de 4 à 5% chaque année", mais aussi de trouver de nouveaux donneurs. À Nîmes en 2011, 346 volontaires ont donné leur sang parmi lesquels 271 donneurs dont 91 nouveaux donneurs. "Cette année, on espère dépasser ces chiffres mais ça va être très difficile" se désole la chargée de communication.

Le centre-ville désert

Alors pourquoi les Nîmois sont-ils absents à ce rendez-vous ? Plusieurs éléments de réponse. Un, la peur de l'aiguille. Eh oui, voilà un élément à prendre en compte et pas des moindres car beaucoup de personnes craignent les piqûres et bien souvent, ce sont les hommes les plus douillets. "Une étude que j'ai menée en 2009 montre que 65% des donneurs ont moins de 35 ans. Dans ce même pourcentage, 75% sont des femmes. Lors d'une autre étude téléphonique, nombreux étaient les hommes qui avouaient ne pas donner leur sang à cause de la peur de la piqûre" glisse Alexandra Luchez. À vous, Gardois, de nous prouver le contraire ! Autre argument, la chute de fréquentation du centre ville. "Un mercredi après-midi ensoleillé, et il n'y a personne dans le centre-ville de Nîmes. Et du coup, on a du mal à sensibiliser les gens sur le don du sang malgré tous nos bénévoles qui sillonnent les rues de la ville" explique le président du Rotary Club, Jean Lozza. Et puis il y a les travaux, les places de parking payantes etc, autant d'obstacle qui freine la population à se diriger vers le centre-ville. Mais alors, pourquoi ne pas organiser la prochaine collecte dans un centre-commerciale à la périphérie ? "On ne peut pas, la charte nationale pour l'opération Mon Sang Pour les Autres précise que l'événement doit être organisé dans le centre des 70 villes participantes." Aïe... Mais pour faire venir de potentiels donneurs le Rotary Club a déployé de grands moyens prenant d'assaut les médias locaux, allant même jusqu'à signer un partenariat avec le concessionnaire Peugeot pour que deux voitures hybride puissent circuler dans la ville et transporter gratuitement les personnes intéressées par le don de sang au centre de collecte.

Et puis, dernière argument, le manque d'informations. Il faut trouver de nouveaux donneurs certes, mais ce n'est pas pour remplacer ceux qui

Photo dillust

ont déjà donné. "Dans le Gard, les gens donnent en moyenne, 1, 6 fois par an. Au national, seulement 4% de la population donne son sang chaque année" affirme le président du Rotary Club. Des chiffres relativement faibles lorsque l'on sait qu'un homme peut donner son sang jusqu'à 6 fois maximum par an et une femme, 4 fois maximum.  Marie, 33 ans, en formation pour devenir secrétaire médicale, fait partie de ces femmes sensibilisées au don du sang. "Je participe à la collecte de sang 4 fois par an depuis que j'ai l'âge de 18 ans. C'est un geste important, surtout l'on que l'on prend conscience qu'il peut sauver des vies. Et peut-être qu'un jour j'en aurai besoin de ce sang" lance la jeune femme à peine levée de son lit médical. Question primordiale : Est-ce que ça fait mal ? "Pas du tout et ça ne m'a pris que 30 minutes. J'essaie de convaincre mon frère, ma sœur, mon époux, mes amis, mais c'est vraiment difficile. Certains ont peur des piqûres, d'autres n'ont pas le temps. Mais je sais que, quand elles seront plus grandes, j'inciterai mes filles à le faire."

Qui peut donner son sang ?

Vous pouvez donner votre sang si vous avez entre 18 et 70 ans, si vous êtes en bonne santé et si votre poids est au moins égal à 50 kg.

Pour un premier don, vous devez avoir entre 18 et 65 ans, vous munir d'une pièce d'identité.

Toute personne est la bienvenue au don de sang sous réserve des contraintes liées à la sécurité des donneurs et des patients. C'est pourquoi, avant chaque don, un entretien confidentiel est réalisé par un médecin de l'Etablissement Français du Sang.

Il est recommandé de ne pas venir à jeun.

Rendez-vous à l'esplanade Charles-de-Gaulle et Galerie Jules Salles à Nîmes mercredi 14 mars et jeudi 15 mars de 10h30 à 18h30. Une collation est offerte après le prélèvement.

Stéphanie Marin

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