Publié il y a 12 ans - Mise à jour le 18.04.2012 - stephanie-marin - 3 min  - vu 245 fois

CONTOURNEMENT NÎMES-MONTPELLIER : QUAND LE DÉBAT SUR LA GARE DE MANDUEL DÉRAILLE

Pendant que la communauté d'agglomération votait avec allégresse lundi dernier (soit le 12 mars) les quatre conventions concernant le financement de la ligne à grande vitesse (LGV) incluant le financement de la gare LVG de Nîmes Métropole, le Conseil général du Gard lui peaufinait son argumentaire concernant l'affirmation suivante : Oui au contournement ferroviaire de Nîmes-Montpellier (CNM), non au financement de l'infrastructure qui devrait, si le projet est maintenu, pousser entre Redessan et Manduel d'ici 2020. Le débat est lancé.

Ce vendredi matin, les élus du Conseil général du Gard se sont réunis en séance extraordinaire pour voter leur engagement dans le projet CNM concernant le plan financier et les conditions de sa réalisation. C'est Jean Denat, vice-président du Conseil général du Gard (PS) délégué aux infrastructures et au déplacement qui a le premier pris la parole, rentrant directement dans le vif du sujet. "Ce qu'il faut comprendre, c'est que nous ne sommes pas opposés au projet de la gare de Manduel, tout ce que nous disons, c'est que le département ne participera pas à son financement parce que ce n'est pas de sa compétence." Le premier argument est avancé. Un argument facilement attaque, les opposants à la stratégie du département l'ont bien compris, à l'instar de Laurent Burgoa, conseiller général (UMP) et délégué communautaire, qui a tenté de le démontrer avec un discours en demie-teinte, entre provocation et coup de sang. "C'est le projet du XIXe siècle. Le financement de la gare n'est pas de la compétence de Conseil général, certes, mais le département a tout de même engagé 40 millions d'euros pour le financement du contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier. J'avoue que je ne comprends pas votre logique, où est la cohérence dans cette histoire" lance Laurent Burgoa en accusant Damien Alary, d'avoir boycotté le vote en Conseil régional du projet ferroviaire le vendredi 2 mars. Une accusation de trop, le ton monte. Au président du Conseil général du Gard de répondre : "Les mensonges, ça suffit. J'ai lu dans la presse ces mêmes propos et je tiens à rétablir la vérité. Je n'ai pas boycotté le conseil, je n'ai pas pu y aller parce que j'étais à l'inauguration d'une crèche mais j'avais donné procuration à Nelly Frontanau, conseillère régionale." L'aparté terminée, le débat peut reprendre. "Et si j'ai décidé de m'engager dans ce projet, c'est parce que Georges Frêche, pour qui j'avais beaucoup d'amitié, m'a convaincu de son importance pour l'attractivité de la région et du département."

Il ne faut pas confondre anticipation et précipitation

C'est indéniable du côté de majorité départementale gardoise, la gare de Manduel n'a pas de raison d'exister... pour le moment. "Comme toujours, l'agglomération confond anticipation et précipitation. Pour ne vous citer qu'un exemple : le TCSP où il a fallu vite arracher des arbres pour les replanter quelques temps après, attaque le président Alary. Une étude menée par la SNCF et le Réseau Ferré de France montre que la gare en centre-ville de Nîmes pouvaient supporter une augmentation de voyageurs sur 10, 15 ans. Alors pourquoi se précipiter. Nous avions le temps de nous réunir pour réfléchir sur le meilleur endroit où implanter cette gare, Garons, proche de l'aéroport, le Grau-du-Roi ou même Manduel pourquoi pas."

S'il cite cette dernière option, on le comprend, ce n'est que par principe de courtoisie. On a du mal à croire que le département accepterait, négociations ou pas, de financer un projet sur un lieu "si excentré" comme on a pu l'entendre lors de la séance extraordinaire. "Implanter une gare à Manduel va à l'encontre d'un développement éco-durable, car il n'y a aucun projet urbain, ni accès routiers préexistants. Une fois la gare créée, qui va financer ces axes routiers qu'il faudra créer ? C'est encore le département, et avec quel argent, je vous le demande. Avec nos 40 millions d'euros de financement sur le CNM, nous nous engageons autant que l'agglomération qui elle débourse 40 millions d'euros (30M€ pour le CNM + 9M€ pour la gare LGV de Nîmes Métropole, Ndlr). Je le répète, je ne suis pas contre cette gare mais ce que je dis c'est qu'on ne peut pas tout financer, la priorité est donnée au rail parce que pour qu'il y ait une gare, il faut qu'il y ait des rails" précise Damien Alary. Le beau discours de William Portal, vice-président de Nîmes Métropole délégué aux Transports et Déplacements, sur le bien fondé de ce projet de gare économiquement parlant, ne fera pas changer d'avis la majorité départementale gardoise.

Le vote s'est conclut par un "Oui" concernant l'approbation des conventions de financement à hauteur de 40 M€ du contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier, malgré l'abstention de neuf conseillers généraux, William Portal et Laurent Burgoa en tête de file, qui s'obstinent à vouloir voir apparaître une close pour le financement de la gare de Manduel.

Stéphanie Marin

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio