Publié il y a 12 ans - Mise à jour le 17.03.2012 - stephanie-marin - 3 min  - vu 480 fois

NÎMES : ET SI C’ÉTAIT LA DERNIÈRE FÊTE FORAINE DU PRINTEMPS ?

Juliano, 3 ans et Maéva 2 ans à la Fête foraine du Printemps. Photo DR/S.Ma

La Fête foraine du Printemps vit ses dernières heures sur le marché gare de Nîmes, au beau milieu des entrepôts. Demain, dimanche 18 mars, les dizaines de forains plieront camions et caravanes après presque un mois de fête (du 26 février au 15 mars) et quitteront la capitale gardoise, direction une autre ville pour un nouveau tour de manège. Et au moment de faire les comptes, l'heure n'est pas à la fête malgré les odeurs de barbe à papa, de crêpes et de chichis. D'ailleurs pour un samedi après-midi, les allées entre les stands de tirs, les attrape-peluches, les autos tamponneuses et le Palais de glace, sont bien vides. Certes, le soleil est aussi le grand absent de la partie. Mais les conditions climatiques ne sont pas les seules conséquences de la fuite des bambins et de leurs parents.

Du côté des forains, comme l'on pouvait s'y attendre, l'emplacement de la Fête du Printemps au marché gare est l'une des causes d'un bilan que certains n'hésitent pas à qualifier de nul. "C'est le calme plat" lance Maya, 28 ans, gérante d'un stand de trampoline élastique. À Tegy Bellot, 25 ans, forain depuis près de 10 ans, de reprendre. "Ça a bien marché la première semaine. Par curiosité, les gens sont venus faire un tour à la fête et puis la première semaine passée, le désert. La crise et la baisse du pouvoir d'achat doivent sûrement y être pour quelque chose. Mais le gros problème de cette fête, c'est l'emplacement. C'est certain, nous sommes très loin de la ville et les gens n'ont ni le réflexe, ni l'envie d'ailleurs de venir jusqu'ici. Depuis Jean-Jaurès, nous avons perdu 80 à 90% de la clientèle."

Pour Tegy Bellot, le bilan de la Fête Foraine du Printemps à Nîmes est "nul". Photo DR/S.Ma

Le débat n'est pas nouveau. Depuis cinq ans, "expulsés" du centre-ville aux bénéfices des travaux des Allées de Jean-Jaurès, les forains se plaignent de "ne plus pouvoir travailler dans de bonnes conditions." D'abord installés sur le parking des Costières, les manèges ont finalement été dirigés du côté du marché gare. "D'année en année, notre chiffre d'affaires s'effondre. On arrive tout juste à manger" précise Maya qui confie payer à la mairie un loyer mensuel de 300€ pour l'emplacement de son trampoline. "Il faut aussi compter la location de l'emplacement du manège "Le Tagada" que gère mon époux, Luidgi (entre 500 et 1 000€). Ça devient difficile d'être forain." Mais alors pourquoi vouloir continuer à faire ce métier ? "Et qu'est-ce que l'on pourrait faire d'autre. C'est le seul métier que l'on sait faire. Nous avons commencé notre carrière en tant que forain, nous la finirons forain. Ce métier on l'aime parcequ'on est libre."

Si les forains resteront forains, la fête foraine à Nîmes pourrait ne plus être. "Nous avons appris que le contrat entre la société Gadea-Fruits et mairie de Nîmes concernant la location du terrain où se déroulaient jusqu'alors la fête, se termine à la fin du mois, explique Tegy. Du coup, on ne sait pas où on va aller pour la fête foraine qui a lieu traditionnellement en octobre. Si la mairie ne nous trouve pas de lieu, il se pourrait même qu'il n'y ait pas de fête foraine en octobre. Nous, on aimerait que la mairie nous place à nouveau au parking des Costières comme la première année où nous sommes partis de Jean-Jaurès. Si ce n'a pas marché cette année là, c'est parce que la Ville n'avait pas fait assez de pub. Mais là-bas, les gens pouvaient facilement nous voir. Avec plus de pub, ça pourrait vraiment marché."

Un désastre pour les forains mais aussi pour les parents, très peu nombreux ce samedi. Mais, pour ceux qui étaient là, la fermeture de la fête foraine serait une grosse erreur. "Chaque année, nous venons à la fête. C'est en plein air, les enfants s'amusent. Si on supprime la fête foraine à Nîmes, il n'y aura plus grand chose à faire, ce serait vraiment dommage" se désolent Cathy et Sandrine, deux trentenaires venues passer un moment en famille au marché gare de Nîmes. Même constat pour Lydia et Thierry, un couple de Nîmois qui ont amené leur fils Juliano 7 ans à la fête comme chaque année. "Cette fête est très importante. Cependant je préfère qu'elle soit au marché gare même si ça fait un peu loin par rapport au centre-ville. À Jean-Jaurès, il y avait beaucoup trop de bagarre, les mamans ne pouvaient plus y amener leur enfant parce qu'elles avaient peur."

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Stéphanie Marin

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