UN VENT DE RÉVOLTE SOUFFLE SUR LA MAISON D'ARRÊT DE NÎMES
Les surveillants pénitentiaires de la Maison d'arrêt de Nîmes ne se laisseront pas faire. Trop de détenus, trop de violence, pas assez de personnel, la situation dans les murs de la prison de la capitale gardoise est "préoccupante". Après un premier coup d'essai le mardi 28 février dernier, "aucune réponse concrète n'a été apportée" précise Philippe Asencio, délégué régional FO pénitentiaire, présent ce lundi matin devant les portes de la prison aux côtés d'une poignée de collègues FO. "Nous avons toujours autant de détenus à gérer sinon plus. Le week-end dernier, nous avons eu 21 sorties en transfert. Mais dans le même temps 24 détenus sont entrés. Actuellement nous sommes à plus de 390 détenus (pour moins de 200 places) hors les bracelets électroniques et la semi-liberté. C'est ingérable, et pour nous, et pour les détenus qui deviennent de plus en plus violents."
Après un premier mouvement qui n'a visiblement pas porté ses fruits, qu'attendre de cette nouvelle action ? "Des avancées. Nous ne nous laisserons pas faire. Notre mouvement s'est dans toute la France avec une manifestation prévue demain matin à Metz. Nous demandons à ce que l'effectif de la prison soit renforcé car on nous en demande toujours plus mais sans jamais avoir de compensation en terme d'effectif. Les guérites par exemple, plutôt que d'embaucher du personnel pour gérer la surveillance des cours, ils ont pioché cinq personnes dans les effectifs actuels, creusant un peu plus notre trou" s'emporte Philippe Ascencio. Des faits graves relatés par le délégué régional FO pénitentiaire sont "graves", ils n'ont pourtant pas suscité l'émotion du côté de leurs camarades syndicalistes de l’UFAP, majoritaires dans les murs de la prison, qui ont appelé au boycott.
Cela n'a pas empêché la poignée de surveillants pénitentiaires de mettre le feu devant les portes de la Maison d'arrêt de Nîmes, provoquant les nombreux CRS intervenus sur place, pour permettre aux sapeurs-pompiers d'éteindre le feu de pneumatiques mais aussi de permettre l'extraction des détenus vers le Palais de Justice. Malgré une lutte acharnée, dans la bonne humeur malgré quelques railleries, les surveillants ont dû s'incliner face aux forces de l'ordre, vers 11 heures. Mais cela ne les empêchera pas d'occuper le terrain jusqu'en fin d'après-midi. Un seul mot d'ordre, "seul le personnel pénitentiaire peut entrer." Médecins, dentistes, psychiatres, enseignants etc ont dû faire demi-tour.
Une nouvelle réunion
Le 27 mars prochain, la direction de la Maison d'arrêt de Nîmes, le personnel médical et les surveillants devraient s'asseoir autour d'une table pour mettre en place un protocole concernant le placement des détenus en cellule disciplinaire. "Actuellement, les détenus qui partent en cellule disciplinaire, notamment pour avoir agressé un surveillant, en sortent très rapidement pour être placé en hôpital psychiatrique à la demande des médecins qui ne veulent pas les gérer sous prétexte d'être trop violents. Le problèmes, c'est que les détenus ne font plus leur peine disciplinaire. Il faut que ça change et que les détenus comprennent qu'ils ne peuvent pas s'en prendre à des surveillants en toute impunité" glisse Philippe Ascencio.
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