Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 08.05.2012 - stephanie-marin - 3 min  - vu 218 fois

FRANÇOIS HOLLANDE A AVALÉ NÎMES TOUT ROND SANS MÂCHER SES MOTS

En meeting à Nîmes, François Hollande s'est lancé dans une énumération de ses projets de futur président de la République. Photo DR/S.Ma

Avant de monter sur la scène des Arènes de Nîmes, François Hollande a traversé la haie d'honneur des jeunes socialistes. Photo DR/S.Ma

4 000. C'est le nombre de personnes venues hier, soit le jeudi 5 avril, de tout le Gard et même au delà -- les Avignonnais se sont fait remarquer -- et ce malgré la pluie, applaudir leur candidat, François Hollande. Regroupée devant les Arènes de Nîmes, la foule a scandé son nom des heures durant, jusqu'à le voir arriver sur la scène vers 20 heures, après un bain de foule le long du boulevard Victor Hugo. C'est un public déjà convaincu qui a accueilli LE socialiste sur les terres nîmoise. "François président, François président" a-t-on pu attendre avant même qu'il n'ait pu prononcer ses premiers mots au micro. Des premiers mots adressés à son meilleur ennemi, Nicolas Sarkozy, comme de bien entendu. "Les valeurs de la République ont été oubliées pendant cinq ans... Nous avons tant de douleurs à apaiser, celle du chômage, celle de l'inégalité qui s'est creusée, celle de l'école républicaine atteinte au plus profond d'elle-même..." François Hollande s'est imposé en candidat de l'espoir s'opposant à un candidat sortant "qui utilise la crise comme excuse, il dit que ce n'est pas de sa faute. Son bilan, c'est celui d'une France abaissée, dégradée. La moindre des choses aurait été qu'il présente ses excuses à la France et pas sa candidature" s'enthousiasme le candidat Hollande sous les applaudissements de la foule.

Un discours sans surprise

Et si le président-candidat a présenté hier, une partie de son programme, François Hollande ne s'est pas laissé déstabiliser tentant même un peu d'humour, à la limite du One man show, imaginant avec ironie, les Français scotchés devant leur téléviseur à attendre Nicolas Sarlozy "présenter un projet qui n'est rien d'autre que son bilan en pire." Les hostilités ainsi lancées, le candidat socialiste s'est égosillé à annoncer ses propositions, sans toutefois créer la surprise. "Sortie de la crise, création d'emplois, lutte contre la spéculation financière", rien de nouveau sous les nuages de Nîmes. Mais François Hollande ne s'est pas découragé, anticipant sur l'annonce des résultats de l'élection présidentielle : "J'aurais à prendre des décisions dès le premier mois car il n'y aura pas de temps à perdre dès notre victoire." Après un petit retour sur son positionnement concernant la parité hommes-femmes au sein de son futur gouvernement, le candidat socialiste est revenu sur sa volonté de mettre un terme au cumul des mandats tant au sein du gouvernement qu'à celui du parlement le tout orchestré s'il le faut "par une charte de déontologie." Et puis, sujet ô combien sensible au cœur de cette campagne électorale, tout parti confondu, le pouvoir d'achat. "Je bloquerai le prix des carburants pendant trois mois, j'augmenterai de 25% les allocations de rentrée scolaire, je prendrai un décret qui introduira une caution solidaire pour aider les jeunes à accéder au logement, je rétablirai le droit de partir à la retraite à 60 ans pour ceux qui auront commencé à travailler à 18 ans..." Un clin d’œil à François Mitterrand, maintes fois cité hier soir devant les Arènes de Nîmes, et à sa réforme des retraites promulguée un certain 1er avril 1983.

Près de 4 000 personnes selon l'organisation, se sont rassemblées devant les Arènes de Nîmes pour écouter le discours du candidat socialiste. Photo DR/S.Ma

S'ensuivent les niches fiscales plafonnées, les impôts sur les sociétés ajustés à la taille de l'entreprise, la réforme bancaire pour lutter contre la spéculation financière, la protection de l'épargne populaire en doublant le plafond du livret A. Et puis un nouveau tacle au candidat UMP qui dans son programme envisage que les collectivités locales puissent se serrer la ceinture, François Hollande lui leur donnerai plus de responsabilités et on le comprend facilement, avec plus de moyens. S'ajoutent à cela et dès l'automne, le lancement d'une réforme de la santé pour que "l'hôpital public devienne un vrai service public", une révision de la constitution pour "renforcer la laïcité" etc.  Face à cette énumération de proposition, une question se pose. S'il est élu, François Hollande aura-t-il assez de cinq ans pour tenir toutes ses promesses ? L'homme n'en doute pas : "Ce mandat que j'ai reçu de vous, c'est de remporter la victoire que vous attendez mais aussi et surtout, après l'élection, c'est de réussir à redresser la France."

Des précautions

François Hollande galvanisé, sans aucun doute, en appelle toutefois à la prudence. "Il y aura deux risques lors de cette élection. Un, l'abstention, le découragement, la résignation, le fatalisme, les incrédules, les indécis qui se disent qu'après tout il y a deux tours, d'autant que le premier tombe pendant les vacances. Mais le suffrage universel n'a pas de vacances." L'appel aux votes est donc lancé. Le doute tiraillerait-il le candidat PS. Ce qui nous amène au deuxième point : la dispersion. François Hollande affronte Nicolas Sarkozy la tête haute, mais une crainte pointe le bout de son nez lorsque l'on sait que la Gauche sous toutes ses formes, est représentée par cinq candidats dans cette campagne, alors qu'un seul candidat représente la Droite. Les citoyens de Gauche se rallieront-ils à François Hollande ? Réponse le 22 avril prochain.

Stéphanie Marin

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