Publié il y a 12 ans - Mise à jour le 12.04.2012 - stephanie-marin - 3 min  - vu 295 fois

LES HOMMAGES À RAYMOND AUBRAC, GRANDE FIGURE DE LA RÉSISTANCE

Raymond Aubrac, figure de la Résistance française pendant la Deuxième guerre mondiale, est mort mardi 10 avril au soir à l'âge de 97 ans à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce. Co-fondateur du mouvement "Libération-Sud", ancien ingénieur formé à l'école des Ponts et Chaussées, Raymond Aubrac, de son nom Raymond Samuel, avait été hospitalisé pour une grande fatigue.

Né le 31 juillet 1914, Raymond Aubrac, dont les parents, des commerçants juifs, sont morts à Auschwitz, s'était engagé dans la Résistance dès le début de la guerre aux côtés de sa femme Lucie, également grande résistante. Celle-ci était décédée en 2007 à 94 ans. Après avoiréchoué à l'entrée au concours à l'école Polytechnique, il devient ingénieur des Ponts, décroche un diplôme de l'université Harvard et rencontre Lucie Bernard, qui vient elle-même de recevoirune bourse pour étudier en Amérique. Et puis, la guerre... Le couple s'engage et participe à la création des premiers mouvements de contestation de Vichy Libération Sud.

Les élus gardois à l'instar de Jean-Paul Fournier, sénateur-maire de Nîmes et Damien Alary, président du Conseil général du Gard, ont tenu à rendre hommage au résistant qui s'était installé dans les Cévennes à Sumène et a ainsi laissé de très beaux souvenirs à ceux qui ont la chance de le côtoyer.

Jean-Paul Fournier : "Avec le décès de Raymond Aubrac, c’est une nouvelle grande figure héroïque de la Résistance qui s’en va. Grâce à son action, avec le Général de Gaulle, au côté de Jean Moulin, il a su dire non à l’insoutenable et sauver l’honneur de la France, durant les périodes les plus troublées de notre histoire récente.

Avec son épouse Lucie, morte il y a quelques années, il aura été un personnage au parcours hors du commun, qui a permis, au sein de cette armée des ombres, de donner du sens aux mots justice et liberté. Il fait parti de ces hommes et de ces femmes courageux qui ont su se dresser contre la barbarie nazie et faire face à l’occupant allemand. Je veux saluer sa mémoire de ce grand résistant et élargir mes pensées à l’ensemble des combattants de l’intérieur et de l’extérieur défenseur, entre 1940 et 1945, des valeurs de la République et de la France éternelle.   

Je souhaite également transmettre à la famille et aux proches de Raymond Aubrac, qui avait d’ailleurs une maison familiale dans nos Cévennes gardoises, à Sumène, où il appréciait pêcher la truite et discuter au coin du feu, mes plus sincères condoléances."

Damien Alary : "Aujourd’hui un grand Homme de la Résistance s’est éteint mais la flamme de son engagement restera à jamais ancré dans nos mémoires.

J’ai eu la chance de bien les connaître et de les rencontrer plusieurs fois avec son épouse. Tous deux  étaient porteurs d’un idéal humaniste et d’une bravoure à toute épreuve. Ils avaient des attaches dans nos Cévennes. Ils appréciaient nos montagnes atypiques, emblème avec son maquis de l’Aigoual, de notre résistance locale.

Impressionnant par son humilité, son engagement, et son héroïsme, Raymond Aubrac  s’est battu toute sa vie pour le devoir de mémoire, la laïcité et la liberté.  Avec Lucie Aubrac, il a rencontré de nombreux collégiens et lycéens gardois pour raconter  l’histoire de la résistance et faire en sorte qu’en France et en Europe il n’y ait plus  d’holocaustes et de dictatures.

Je terminerai cet hommage posthume,  comme celui que j’avais écrit pour sa femme,  par ce souhait : à  l’heure des grandes décisions,  au moment où l’extrémisme de droite persiste, l’engagement de Raymond Aubrac lié à celui de Lucie,  doit rester dans l’esprit de tous, comme une conscience universelle, un devoir intemporel : le devoir de ne pas oublier et d’agir pour que cela ne  se reproduise plus."

 

Stéphanie Marin

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio