NOTRE-DAME-DE SANTA CRUZ À NÎMES : Se souvenir des jolies choses...
C'est une histoire que les moins de vingt ans ont peine à comprendre et pourtant c'est la leur. L'histoire de ces femmes, ces hommes, pour la plupart enfants autrefois qui sont nés en Algérie, au cœur du département d'Oran, dans les années 40, 30 etc. L'histoire de ceux que l'on appelle les Pieds-Noirs ou plus péjorativement les enfants de "colonisateurs", de ceux qui en 1962, après la proclamation de l'indépendance de l'Algérie (le 5 juillet 1962) ont dû quitter à la hâte les terres sur lesquelles leurs parents, grands-parents sont arrivés quelques années plutôt. Cette histoire, c'est leur vie, l'Algérie, leurs racines.
Alors en ce jeudi 17 mai 2012, soit 50 ans après l'exode des Français d'Algérie, ils étaient encore des milliers venus de toute la France, à se rassembler dans le quartier de Nîmes-Courbessac, tout à côté du sanctuaire de Notre-Dame de Santa Cruz. Un quartier qui le temps d'une journée a vu le nom de ses rues rebaptisées par celui des villages d'Oran : Bel-Abbes, Mascara, Aïn-Témouchent, Bou-Henni, Aïn el turck, Colomb-Bechar etc, pouvait-on lire sur des panneaux. Parmi la foule, au bout de l'avenue Notre-Dame de Santa Cruz, face à la mosquée de Courbessac, un groupe de personne, tous originaires de Boukanéfis, partagent comme tous aux alentours, leurs souvenirs de cette enfance passée sur les terres algériennes. En chef de file, Norbert Biglietti, 70 ans, venu de Nice avec son épouse, Alice 69 ans, pour participer à ce traditionnel pèlerinage de l'Ascension à Notre-Dame de Santa Cruz à Nîmes. "Cette journée, c'est l'occasion pour les anciens d'Algérie de se retrouver, de raviver des souvenirs que l'on a tous en commun."
Norbert, Alice, Josette, Jeanine et les autres, tous ont vécu à Boukanéfis, un village de quelques 2 500 âmes dont environ 200 européens, jusqu'en 1962, date à laquelle chacun à pris des directions différentes, s'éparpillant un peu partout en France : Tours, Perpignan, Nice, Avignon etc. Munis de leurs albums photos, ils se remémorent ensemble, ces jeux qu'ils faisaient dans la rue, les engueulades des parents trop sévères dirait-on aujourd'hui, les farces entre amis, ces communions, ces mariages, les amis se laissent aller à des éclats de rire. Ce jeudi 17 mai, on ne veut pas parler de la guerre, "une guerre absurde, peu glorieuse, presque tabou. Une histoire dont on ne parle que très peu à nos enfants" précise Alice Biglietti. Aujourd'hui on veut se souvenir des belles choses : "Il ne s'agit pas de la guerre, il n'y a plus de rancœur, tout ça s'est fini. Ce pèlerinage, c'est le plaisir de se rassembler pour revivre ce qu'a été notre enfance."
L'histoire du pèlerinage de l'Ascension de Notre-Dame de Santa Cruz
Suite à l’exode de 1962, la statue de la Vierge de la Chapelle de Santa Cruz d’Oran a été amenée par des fidèles à Nîmes-Courbessac. Afin que les familles puissent se retrouver pour le traditionnel pèlerinage -- instauré en 1849 qui conduisait les fidèles jusqu'au sommet du djébel Murdjadjo, où se trouvait le château bâtit par le marquis Santa Cruz -- une annonce avait été diffusée dans un journal spécifiant que la Vierge se trouvait à Nîmes. "L'histoire dit que près de 200 000 personnes s'étaient ainsi rassembler à Nîmes pour participer au pèlerinage." raconte Norbert Biglietti. Et depuis la tradition perdure...
Rendez-vous à 14 heures à Nîmes-Courbessac pour le traditionnel pèlerinage de l’Ascension de Notre-Dame de Santa Cruz.
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