Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 15.06.2012 - stephanie-marin - 2 min  - vu 176 fois

Le don du sang bientôt ouvert aux homosexuels ? L'Alésien, Alexandre Marcel réagit

Alexandre Marcel se satisfait de la relance du débat concernant l'ouverture du don du sang aux homosexuels hommes. Aux politiques de tenir leurs promesses. Capture d'écran.

Le don du sang devrait bientôt être ouvert aux homosexuels hommes. C'est en tous cas ce qu'a laissé entendre la ministre de la Santé, Marisol Touraine, ce jeudi 14 juin, à Paris, à l'occasion de la Journée mondiale des donneurs de sang. "On peut et on doit revoir cette politique. La sécurité doit être assurée, il n'est pas question de prendre le moindre risque en terme de transfusion mais le critère ne peut pas être l'inclination [...] nous allons avancer pour faire en sorte que les hommes, qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, soient en mesure de donner, puisque ce n’est pas, en soi, un facteur de risque."

Voilà une promesse qui n'est pas sans rappeler celles de Xavier Bertrand et Roselyne Bachelot, respectivement ministres de la santé 2005-2007 et 2008-2009, qui avaient faibli face aux épistémologistes. Ceux-là mêmes jugeaient que les homosexuels hommes ne pouvaient donner leur sang prenant en compte un risque trop élevé de contamination par le virus du sida. En janvier 2009, un décret avait même été déposé excluant les homosexuels au don du sang. "Avant ce n'était qu'une interdiction interne à l’Établissement Français du Sang" soutient Alexandre Marcel, le vice-président alésien du Comité IDAHO-France, qui a fait l'amère expérience de se voir refuser son don en raison de son orientation sexuelles. C'était au mois de mars 2009. Un fait vécu comme une "discrimination" par l'Alésien, en couple depuis quatre ans à cette époque. "Je suis un homme fidèle. Les homosexuels sont, dans ce domaine, la dernière population discriminée. On ne refuse plus le sang à cause de la couleus de peau, ni d'un handicap, mais par contre toujours pour son orientation sexuelle. Voilà l'exemple de la stigmatisation d'une population : homosexuel = Sida. C'est considérer un homosexuel comme déjà malade avant même de l'avoir examiné."

Alexandre Marcel avait alors déposé plainte contre l'EFS pour "discrimination" (une plainte qui avait été classée sans suite) et entamé une grève de la faim pour faire entendre son discours. Il avait par ailleurs été reçu au ministère de la Santé par Michel Rosenheim, l'un des conseillers techniques de Roselyne Bachelot-Narquin, qui lui avait expliqué que finalement ce n'était pas le taux de prévalence au VIH qui justifiait leur crainte mais plus le taux d'infidélité des homosexuels. " Les gays n'ont pas le monopole de l'infidélité, pas plus que les hétéros. Il suffit d'aller voir dans les clubs échangistes."

Alors bien sûr, l'Alésien félicite la ministre de la Santé, Marisol Touraine de relancer le sujet avec de nouvelles propositions qui pourraient faire évoluer  le débat. "Il est temps que les politiques se positionnent concrètement. Lors de sa campagne, François Hollande -- au lendemain de son élection, le président de la République avait reçu dans son QG situé avenue de Ségur à Paris, le président du Comité IDAHO-France, Louis-Georges Tin et le vice-président Alexandre Marcel, Ndlr -- avait évoqué l'ouverture du don du sang aux homosexuels hommes. Maintenant, il faut tenir ses promesses."

Stéphanie Marin

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