NîMES FÊTE LA MUSIQUE : Tangos déjantés, chanteurs de variétés et ambiances variées
Comme tous les ans, ce 21 juin, marquait la fête de la musique. Des centaines de spectateurs nîmois et de la région se sont pressés dans les cafés, dans les bars, sur les places de la ville pour écouter les artistes en herbe mais aussi des musiciens beaucoup plus confirmés. Tour d’horizon.
Au Victor Hugo, café situé sur le boulevard éponyme, le groupe « Exit » donne de la voix en interprétant de grands standards américains signés Ray Charles, Joe Cocker ou Otis Redding. Dans la foule qui se tasse devant le café, on tape des mains, on chante et l’on danse avec ses enfants dans la bonne humeur.
De la bonne humeur également au Café Olive, toujours sur le boulevard Victor Hugo. « Hijos de tuba », un groupe d’une quinzaine de personnes, joue des musiques plus familiales devant des spectateurs attablés. Quand le groupe se lance dans une version aux trompettes et tubas de « Je t’aime, moi non plus » de Gainsbourg, les musiciens, tous vêtus de vêtements à carreaux, bougent en rythme, de manière coordonnée, sur les paroles de la chanson. Les badauds s’arrêtent, intrigués.
Sur la place de la calade, c’est une invitation à la danse qui est proposée aux curieux. Sur une large piste, les airs de tango s’enchaînent. Des danseurs, plutôt experts, enlacent leurs jambes dans des corps à corps sensuels. Un spectateur lance à sa femme : « Comment veux-tu qu’on y aille ? Ils sont trop bons ».
On passe du tout au tout quand on se rend sur la place de la maison carrée. Ici, l’ambiance, très jeune, est survoltée. Deux rappeurs, vêtements amples, casquettes sur la tête, chantent des musiques de rap en anglais. L’un d’eux pose un faux pistolet, tout de même très bien imité, sur le front de son compère. C’est branché, paraît-il. Pour le coup, ça change du tango !
La place de la révolution porte bien son nom. Le groupe « Gwere IA », paroles engagées et textes précis, profitent de son passage pour faire passer des messages.
Et quelques mètres plus loin, en haut de la rue du grand couvent, un homme, seul, a sorti sa guitare. Terrible contraste avec tous les groupes installés sur des scènes surélevées au cœur de la ville. Dans cette rue quasiment déserte, on est obligé de s’arrêter quand on entend René Zogo d’Ewondo. Avec sa voix, ce camerounais redonne de la vie à cette rue un peu morne. Une voix puissante, rauque quand il le souhaite, plus douce quand ça lui chante, qui a ce don de réchauffer les cœurs. Et puis, découvrir un homme qui chante, seul avec sa guitare, sans gros moyens autour, rappelle l’esprit des premières fêtes de la musique, moins organisées, moins professionnelles. Que les plus nostalgiques se rassurent : en cherchant bien on trouve toujours un René Zogo d’Ewondo.
Tony Duret
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