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Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 03.08.2012 - stephanie-marin - 4 min  - vu 5887 fois

VALLÉRARGUES : Des animaux et des hommes, soyez les bienvenus à la Ferme !

Berbard Coudert et son épouse accueille des visiteurs tous les jours dans leur Ferme à Vallerargues. Photo DR/S.Ma

À une quinzaine de kilomètres d'Uzès, dans un virage le long de la route de Vallérargues, bien loin du tumulte de la ville, se cache un lieu où chèvres, chevaux, daims, taureaux et cochons partagent le même pâturage. Ce n'est pas la "ferme du bonheur" comme le chantait feu Claude François, mais presque.

Lorsqu'il a acheté la ferme avec son épouse, Bernard avait seulement 15 chèvres. Photo DR/S.Ma

La Ferme Coudert du nom de ses propriétaires Violette et Bernard Coudert, a ouvert ses portes en 1968. À cette époque, le couple, elle Vallérargoise, assistante dentaire, lui Nîmois, réceptionniste des marchandises chez Prisunic, se lance le pari fou de faire revivre cette ferme abandonnée construite en 1854. "On avait envie de changer de vie. À chaque fois que nous allions rendre visite au père de mon épouse qui habitait Vallérargues, nous jetions un regard sur cette bâtisse que l'on savait inhabitée depuis près de 25 ans" raconte Bernard, le regard pétillant. Une folie qui est devenue réalité le jour où la banque accorde au jeune couple le prêt nécessaire pour acheter cette ferme. "Il a fallu tout refaire, la toiture, le sol, les murs etc. Et puis, nous avons acheté 15 chèvres et nous avons commencé à faire des fromages." Oui mais voilà lorsqu'on est pas du métier, la tache se révèle très compliquée. "On passait vraiment pour des farfelus. Nous allions voir les agriculteurs pour qu'ils nous expliquent et puis au fil des années, nous avons appris de nous-mêmes."

De la ferme à l'Arche de Noé

Parmi les pensionnaires de la Ferme Coudert, les autruches. Photo DR/S.Ma

15 chèvres pour plus de 150 hectares de pâturage, le moins que l'on puisse dire c'est qu'elles avaient de l'espace. Mais petit à petit, la ferme s'agrandit et les pensionnaires se font de plus en plus nombreux. Il y a eu les dindes, puis les émeus, les nandous, les autruches, les lamas, les cochons, les poules, les canards, les ânes, les chevaux et... les taureaux. "Lorsque nous avons eu les chevaux, quelques personnes qui les montaient nous ont lancé l'idée d'avoir des taureaux. On a aimé l'idée et on l'a fait. Avec nous, tout ce passe très naturellement, ce n'est qu'une question d'opportunité." Et pour aller avec ses taureaux (un troupeau de 120 têtes aujourd'hui), le couple a même fait construire ses propres arènes juste à côté du lac artificiel creusé au beau milieu des 150 hectares de garrigue.

Les visiteurs sont les bienvenus

A la ferme Coudert, les animaux vivent des jours heureux au bord du lac artificiel. Photo DR/S.Ma

C'est autour de ce lac que les visiteurs, très nombreux notamment au printemps et en été, se laissent aller à un petit pique-nique souvent perturbé par la présence d'un âne ou d'un porcelet qui se balade en toute liberté, comme les autres animaux, sauf les taureaux bien sûr. "Très vite, nous avons ouvert notre ferme au public parce qu'ils étaient à nous le demander. Et puis le prix de l'entrée (3€) nous permet de nourrir nos animaux." Et il y en a. Aussi, Bernard, Violette et leur deux fils Jocelyn et Nicolas qui ont rejoint l'entreprise familiale, ne voient pas les journées passer. "Ça commence à 5 heures du matin avec la traite et ce jusqu'à ce que la nuit tombe, 7jrs/7." Et puis il y a les marchés à Uzès et à Saint-Quentin-la-Poterie où les fermiers vendent leurs produits (fromages, charcuterie etc) et les fêtes qu'ils organisent comme celle de la châtaigne avec la très célèbre course de cochons. Les vacances, on ne vous en parle même pas. "Souvent les touristes nous disent qu'avec ce soleil, nous sommes toujours en vacances, on finit par le croire" s'amuse Bernard. À Violette de reprendre : "Lorsqu'on s'est lancé, on ne savait pas où on allait. Et puis, petit à petit on a été pris dedans. C'est beaucoup de travail c'est certain, mais comme nous n'avons pas le temps de nous asseoir et de penser à autre chose alors on ne s'en rend pas compte. Et puis, c'est une passion."

Des vautours aussi...

Le vautour Percnoptère aperçu ce jeudi survolant la Ferme Coudert. Photo DR/S.Ma

Au milieu de l'enclos destiné aux taureaux, quelques vautours font leur apparition. Une dizaine de minutes plus tôt, David Cros, un fonctionnaire du Syndicat Mixte des Gorges du Gardon venait d'y déverser quelques 500 kilos d'abats bien frais. Car depuis trois ans, Bernard Coudert réserve une petite parcelle de terrain à ses rapaces pour qu'ils puissent se nourrir. "Dans le cadre du Programme Life, le Syndicat mixte des Gorges du Gardon s'est engagé à protéger les espèces menacées en leur trouvant des placettes de nourrissage où je décharge de la viande deux fois par semaine. Il y en a trois dans le Gard dont celle de Bernard Coudert et deux autres dans les Gorges du Gardon. Parmi les espèces les plus menacées, on peut citer le Percnoptère, un vautour à la tête orange et aux ailes blanches marquées d'une bande blanche. En 1950, il y en avait 1 500 en France, aujourd'hui, il ne reste plus que 60 couples et tout ça parce qu'ils ne trouvent plus de nourriture" explique David Cros.  Deux de ces couples s'installent chez Bernard et Violette de la mi-mars à la fin août. "Dès qu'ils arrivent, ils survolent la Ferme comme pour nous dire, "ça y est, on est là !" Et c'est le même manège quand ils partent à la fin de l'été" témoigne le fermier, fier de participer à ce dispositif de protection des espèces en voie de disparition.

La Ferme Coudert, route d'Uzès à Vallérargues - 04 66 72 90 28.

En images...

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Stéphanie MARIN

stephanie.marin@objectifgard.com

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