MoDem : Pour Philippe Berta, "Nîmes a perdu sa notoriété, sa visibilité et sa lisibilité !"
Ce week-end se tient l'Université de rentrée du MoDem en Bretagne. L'occasion pour Objectifgard d'interviewer son représentant gardois, Philippe Berta. Le président du MoDem revient sur la mauvaise année de François Bayrou. Il nous donne son avis sur l'action de François Hollande et évoque les municipales de Nîmes.
FRANCOIS BAYROU ET LE MODEM
Objectif Gard: Le MoDem fait sa rentrée politique ce week-end. Quel bilan faites-vous de l'année qui vient de s'écouler ?
Philippe Berta : Je ne peux pas dire que c'est un bon bilan… Le grand objectif de faire passer un message de vérité, sur la gravité de la crise, n'a pas été entendu. Il aurait fallu faire comme tous les autres candidats, promettre du vent ! Mais il y a un paradoxe : lors de notre rentrée politique locale, tous les adhérents étaient là. Nous n'en avons perdu aucun !
OG : Vous dites que vous n'avez perdu aucun adhérant… Mais au premier tour F.Bayrou a fait 11%, et aux Législatives seulement 3 députés du MoDem ont été élus ! Que faisaient les adhérents à ce moment-là ?
P.B : Bon, déjà le scrutin législatif n'est pas le même que le présidentiel. Ensuite, je vous ferai remarquer qu'en 2007, F.Bayrou c'était 18% et nous en étions déjà à 3 députés !
OG : En fait, ce parti ne tient que par la force d'un seul homme : F.Bayrou…
P.B : Il est vrai que la personnalité de François Bayrou est quelque chose de primordiale. Mais, son charisme politique est insuffisant. On lui a dit… Vous savez, il est dans un 'positionnement intellectuel' où les idées priment. En France, on est dans la politique-paillette : Ici Paris et Closer !
OG : Une alliance est-elle possible avec Jean-Louis Borloo qui vient de créer l'Union des Démocrates et Indépendants (UDI) ?
P.B : S'il s'agit d'une stratégie d'alliance basée sur un projet, je pense que François Bayrou serait favorable. Mais pas si c'est en fonction d'une situation politique. François Bayrou a toujours accepté de discuter, mais pas de transiger avec une composante assujettie à l'UMP.
OG : On constate tout de même un changement de discours ! Avant les Présidentielles, Bayrou fustigeait J-L.Borloo et H.Morin, parlant de "danse des centres". Est-ce qu'il fait ce pas en avant pour sa survie politique ?
P.B : Je ne pense pas que ce soit pour sa survie. C'est plus pour être sûr de pérenniser ses idées soit à travers lui, soit à travers une autre personnes. Et je vous rappelle que d'autres personnes de grande envergure ont connu ce type de défaite, regardez Raymond Barre ! Le système médiatique fait que notre pays a réussi à passer à coté de grands hommes d'Etat !
ACTION DU GOUVERNEMENT
OG : Qu'avez-vous pensé des premiers mois du gouvernement de François Hollande ?
P.B : Sa priorité était de changer de tempo, d'arrêter avec cette 'omniprésidence'. Je pense que ça a été fait. Mais il faut savoir se presser lorsque les conditions l'imposent! Je suis particulièrement sensible au dossier de l'éducation. Et ce n'est pas en rajoutant 60.000 postes supplémentaires que vous allez améliorer les choses. Ce n'est pas le chiffre qui importe. Il faut comprendre pourquoi notre pays est passé du 2eme au 22ème rang dans le classement mondial des systèmes éducatifs !
OG : François Bayrou pourrait accepter de participer, à un moment ou un autre du quinquennat, au gouvernement Hollande ?
P.B : La situation du pays fait qu'il va falloir envisager un autre mode de gouvernance. Il va falloir travailler ensemble ! Si on lui propose d'intégrer une équipe "d'unité nationale", je suis prêt à parier qu'il va accepter. Mais si c'est pour, vaguement pour recentrer le gouvernement d'Hollande, bas dans l'opinion, la réponse est non !
NÎMES 2014
OG : A Nîmes, on pense de plus en plus aux Municipales… Vous allez présenter un candidat ?
P.B : Pour l'instant, on en est à T= 0 ! En octobre, on va lancer un groupe de réflexion. Après, pour les villes de plus de 100.000 habitants, c'est le national (ndlr : parti) qui doit décider.
OG : Vous avez envie d'être candidat ?
P.B : Moi je suis un combattant, donc ça veux dire que, si la situation continue à se dégrader, je n'écarte pas l'hypothèse de l'être…
OG : Que pensez-vous de la situation de la ville de Nîmes, et par conséquent de sa gestion ?
P.B : Notre ville a tout perdu en terme de notoriété, visibilité et lisibilité !
OG : De grands projets ont pourtant été lancés… C'est plutôt positif pour le tourisme, non ?
P.B : Pardon ?! La ville accueille le tiers des touristes d'Avignon ! Et vous croyez que c'est avec un centre ville plus que morose que l'on va attirer les touristes ? Depuis un an, 126 commerces ont fermés. Toutes ces décisions malencontreuses ne seront à terme que des outils de dépense et pas de recette ! Il faut faire une vrai réflexion. J'y crois toujours parce que la localisation est géniale et qu'il nous reste du foncier…
Coralie Mollaret
coraliemollaret@yahoo.fr
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