EXCLUSIF : Une victime du braquage du supermarché Dia de Milhaud raconte les pires minutes de sa vie
Samedi dernier, aux alentours de 16 heures, Magalie* fait les courses en compagnie de son fils de six ans au supermarché Dia de Milhaud. La trentenaire arrive à la caisse quand, soudain, deux hommes pénètrent dans le magasin, cagoulés et armés. De longues minutes d’angoisse commencent alors pour la mère de famille qui se livre pour la première fois.
Objectif Gard : Quelle a été votre première réaction en voyant les deux braqueurs ?
Magalie : Dans ma tête, je me suis dit : « c’est quoi ce gag ? » J’ai commencé à avoir un fou rire intérieur jusqu’à ce qu’ils sortent leurs armes. Là, j’ai compris que ce n’était pas une plaisanterie. La première chose à laquelle j’ai pensé a été de protéger mon fils. Au début, je crois qu’il n’a pas trop réalisé. Malheureusement, ça n’a pas duré…
OG : Racontez-nous cette scène de braquage ?
Il y avait deux hommes, cagoulés et gantés. C’était des jeunes. Ils ne devaient même pas avoir trente ans. On ne voyait que leurs bouches et leurs yeux. L’un des deux est resté en retrait avec son pistolet à la main. Il semblait plutôt calme. Le deuxième, beaucoup plus nerveux, s’est approché de notre caisse. Dans le même temps, la caissière a déclenché l’alarme. Le voleur lui a dit : « file-moi la caisse ». Elle lui a répondu : « Non, j’ai pas le droit ».
OG : C’est courageux !
Oui, mais son courage lui a coûté un coup de crosse sur la tête. Elle saignait de partout. Au bruit que ça a fait, j’ai compris que l’arme était vraie. Et le braqueur insistait : « File-moi la caisse, file-moi la caisse », répétait-il. Sa chef est arrivée, elle lui a dit de lui donner ce qu’il voulait. Le braqueur a alors mis l’argent dans sa sacoche en bandoulière.
OG : Le temps a dû vous sembler long ?
Oui… Pourtant, en tout, ça a duré trois-quatre minutes, je pense. Une fois qu’ils ont eu l’argent, ils se sont enfuis en courant. Sur le parking, un ou plusieurs complices les attendaient à bord d’une Modus noire. Je crois qu’un client a vu une partie de la plaque d’immatriculation.
OG : Qu’est ce que vous avez fait après ?
J’ai payé mes courses ! J’ai laissé mes coordonnées à la caissière et je me suis rendue à ma voiture. Là, j’ai croisé les gendarmes qui arrivaient.
OG : Vous n’êtes pas restée ? Votre témoignage pouvait être déterminant.
J’ai hésité. Mais j’ai encore pensé à mon fils. Il a six ans. Il venait de vivre un braquage. Il tremblait de partout. Moi aussi d’ailleurs. Je voulais lui épargner un interrogatoire. Et puis j’avais laissé mes coordonnées au supermarché.
OG : Vous avez été contactée depuis ?
Non, aucune nouvelle.
OG : Vous avez souhaité garder l’anonymat pour cette interview. Pourquoi ? Vous avez encore peur aujourd’hui ?
Déjà, les voyous n’ont pas été arrêtés. Et oui, je ne suis pas hyper rassurée. Depuis samedi, même si ça commence à aller mieux, j’ai très mal dormi. Mon fils aussi. Il me demande si les méchants vont revenir. Je suis allée dans un autre supermarché et je surveillais les portes pour m’assurer que personne ne rentrait.
OG : Ça veut dire que vous n’irez plus jamais faire les courses ?
Non, ce serait idiot. Ce qui m’est arrivée peut arriver partout, à n’importe qui. Je veux continuer à vivre. Je retournerai certainement dans ce supermarché un jour mais je ne sais pas quand. (Elle sourit) Mais en attendant, j’ai trouvé la solution, j’ai choisi le drive !
(*) Le prénom a été modifié
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com
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