COMMÉMORATION : Unité politique et religieuse autour des 50 enfants juifs déportés de Nîmes
Emotion et recueillement ce matin dans la gare de Nîmes. Une plaque commémorative à la mémoire des 50 enfants juifs déportés de Nîmes et du Gard a été inaugurée par l'ensemble des autorités politiques et religieuses. UMP, PS, PCF mais aussi représentants de la communauté musulmane, juive ou tzigane… Tous ont appelé au "devoir de mémoire" et de "transmission" pour combattre les intégrismes.
Suzanne Alfandari (17 ans), François Athias (4 ans), Robert Barouch (9 ans), Claude Berr (2 ans)… Désormais, les noms des 50 enfants juifs déportés résonnent dans le hall de la gare nîmoise. A l'initiative du collectif "Histoire et Mémoire", une plaque en marbre qui répertorie l'identité de ces jeunes victimes, déportés les 3, 11 et 25 juillet 1942, a été installée ce matin, à coté de celle "des cheminots morts pour la France".
Au total, ce sont quelques 11.000 enfants français qui ont été envoyés dans des camps d'extermination nazis, sous le régime de Vichy. Si les associations condamnent "une coopération qui a bafoué les valeurs républicaines", ils mettent en avant ces "français justes" qui ont "caché des enfants juifs au péril de leur vie".
Une réalité toujours "prompte à renaitre"
Ce devoir de mémoire est "indispensable", à l'heure où les témoins de cet massacre sont de moins en moins nombreux. L'inquiétude des responsables associatifs : "que ces atrocités tombent dans l'oubli". Il faut toujours jeter "un regard vers le passé pour mieux se projeter vers l'avenir". Dans le hall, des politiques de tous bords, mais aussi des représentants des communautés religieuses, à l'instar de Paul Benguigui, président du consistoire de Nîmes ou du président de la mosquée de la gare, Hamid Nimoun.
"C'était très important d'être là pour délivrer un message de paix et de vivre ensemble", explique Hamid Mimoun. Un message qui intervient alors même "que l'on constate une montée des intégrismes", explique le président du collectif "Histoire et Mémoire".
Tuerie de Toulouse en mars, attentats de Sarcelles le mois dernier, ou manifestation samedi, des militants d'extrême-droite dans le chantier d'une mosquée en construction à Poitier…"Il faut lutter sans relâche contre les discours de haine (…) Une haine raciste, exprimée au grand jour qui a contribué hier au nazisme en Europe, à l'apartheid en Afrique du Sud et aux Etats-Unis", rajoute le préfet du Gard, Hugues Bousigues.
Dans des conditions économiques difficiles, de crise, "cette réalité est toujours prompte à renaitre", assure le président du collectif. " Le moindre faille serait renoncer à la République, qui s'est faite autour des idées de fraternité, de respect et d'égalité", conclut Damien Alary, le président du conseil général.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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