Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 22.11.2012 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 442 fois

CAROLINE SINZ Poignant témoignage de la reporter de guerre, violée en Egypte

L'exercice est ardu… Ce matin, la journaliste de France Télévision, Caroline Sinz, a témoigné devant l'important public de l'auditorium du conseil général, à l'occasion d'un colloque sur les violences faites aux femmes, organisé par le CIDFF. En perpétuellement mouvement, les mains crispées, la journaliste narre les différentes périodes de sa vie, de sa carrière. Il y a "l'avant" : elle, grand reporter, partant à Bagdad, en Tunisie ou en Syrie. A cette époque, " le métier de reporter de guerre est un métier exclusivement d'hommes. On vous regarde avec dureté. Vous êtes toujours obligé de convaincre". D'ailleurs, "personne n'a cru" Caroline Sinz lorsqu'elle affirmait "que les tirs sur l'hôtel Palestine provenaient d'un char américain et non irakien". "On m'a dit 'mais tu es une femme', qu'est-ce que tu comprends aux armes ! ".

Puis il y a eu le crime. Ce triste jeudi 24 novembre 2011, où prise dans la foule tourbillonnante sur la célèbre place Tahrir en Egypte, Caroline Sinz s'est fait violer. "Peu de personnes savent la définition du viol", reconnait la reporter. Selon l'article 222-23 du code pénal, est reconnu comme viol, "tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise".

"J'ai informé tout de suite ma rédaction de ce qui m'était arrivé. Il m'ont dit d'aller faire un examen médical. Mais, le vendredi, tout était fermé. Ma hiérarchie m'a dit qu'elle voulait un sujet pour ce soir, comme c'était prévu. J'ai accepté et j'ai dit que je voulais témoigner. Comme d'habitude je devais passer en direct, après le reportage et je voulais témoigner, dire ce qu'il m'était arrivé", poursuit-elle. Quelle fut sa surprise, lorsqu'elle vit que son témoignage été coupé et donc, n'avait pas été diffusé !

"C'était la première fois que cela m'arrivait. Si on m'avait tiré dessus, j'aurais témoigné sans problème, mais le viol… Ce n'est pas la même chose. Il y a une honte, un tabou…", lance Caroline Sinz, les larmes aux yeux.  Le plus douloureux pour Caroline, viendra après, lorsque sa parole fut "mise en doute" par une partie de son équipe. Une équipe avec laquelle elle ne se voyait plus travailler. Si bien qu'elle demanda son transfert au service société de France Télévision où elle travaille à présent.

"Je pense tous les jours au terrain, à avant... Je me baladais partout, avec l'adrénaline, le danger... Comment arriver à un point en ne se faisant pas tuer  ! Je cherchais les femmes parce que pour moi, la condition des femmes est un parfait baromètre de l'état de la démocratie dans un pays". Cet "œil particulier", de Gaza à Damas, doit aujourd'hui bien manquer à ses spectateurs...

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

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