ÉCONOMIE Le Pays viganais affiche ses ambitions
Douterait-on de la capacité du Pays viganais à pouvoir se développer économiquement parlant ? C'est la question que l'on a pu se poser au terme d'une réunion publique organisée hier, vendredi 30 novembre, par la communauté de communes.
Entouré de quatre chefs d'entreprises, Roland Canayer, le président du Pays viganais, a défendu bec et ongles la valeur économique et touristique de son territoire. "Actions" et "projets" ont été les maîtres mots de cette réunion. Ainsi, "grâce au soutien de la communauté de communes du Pays viganais -- Depuis cinq ans, 3 872 000€ investis pour le développement des PME, Ndlr --, quatre commerces multiservices ont pu rouvrir. Un nouveau projet est à l'étude sur la commune de Bez et Esparon, la création d'un "café du pays" qui proposerait des offres d'hébergement" précise le président avant d'évoquer la création d'une structure d'hébergement médico-social pour personnes âgées, le projet d'une 3ème zone d'activité en cours de réalisation mais aussi la naissance d'un salon du bois prévu pour avril 2013 qui "positionnera la communauté de communes comme un acteur régional de la filière."
La dynamique des entreprises
Alors oui, le Pays viganais va bien, ne vous inquiétez pas. "Notre territoire, nous y croyons et nous croyons en son dynamisme." Et Roland Canayer en veut pour preuve les témoignages de ces quatre chefs d'entreprises privées installées sur les terres viganaises : Leonello Giorgi, directeur industriel de Textiles Well S.A., Marc Laurent, directeur général de l'Arsoie, Christophe Gleize, directeur général d'UFV Bois et François Clément, président des Cévennes numérique. Les sourires étaient de mise. Et l'on comprend pourquoi si l'on prend pour exemples Well et l'Arsoie, deux entreprises qui produisent des collants entre autres, mais de deux manières différentes. Preuve que tout le monde à sa place dans le Pays viganais !
La première implantée au Vigan, rachetée en 2010 par le groupe italien CSP International (140 millions d'euros de chiffre d'affaires) a une vocation de production industrielle. Plus de 200 salariés produisent chaque jour, aidés des machines, 100 000 articles par jour, pour fournir la grande distribution principalement. Et malgré la crise mondiale, l'entreprise Textiles Well, deuxième sur le marché du chaussant en France derrière DIM, fonctionne à 100% de ses capacités. "Nous sommes soumis à la tendance de la mode. Ce sont les femmes qui décident si les collants doivent revenir ou pas. Et là, nous sommes dans une bonne période" se satisfait Leonello Giorgi qui a été formé à l'école des Mines à Alès. Pour pouvoir un jour détrôner son principal concurrent, Well, qui devrait bientôt obtenir le Label origine France, n'hésite pas à investir dans l'innovation et donc dans le matériel : "1 million d'euros ont été dépensés pour l'achat de matériel de régulation de la maille pour offrir à nos clientes un meilleur confort." Une nouvelle gamme avec une maille plus extensible vient d'ailleurs d'être lancée : Accord parfait.
La deuxième entreprise privée, L'Arsoie, présente elle une stratégie différente. "L'Arsoie, c'est une histoire de famille, de savoir-faire, nous ne sommes pas des industriels, mais nous ne sommes pas non plus des artisans, explique Marc Laurent. Nous, on a le temps, on ne prend pas nos jambes à notre cou !" À l'inverse de Well, la société basée à Sumène, n'est pas dans la grosse production, à peine 1 200 produits par jour. Les machines sont pour la plupart très anciennes "mais elles réalisent un travail que nous jugeons de très grande qualité. Et puis, si chez nous la création d'un collant est plus longue qu'ailleurs, c'est parce que certaines finitions comme les bas coutures, sont faites à la main." Un luxe dont peut se permettre la société qui compte dans son carnet clientèle la très sulfureuse Dita Von Teese et travaille pour les plus grands comme Jean-Paul Gaultier pour ne citer que lui.
La société de renom qui compte 35 salariés (un chiffre qui dans deux ans devrait atteindre les 49) ne connaît pas la crise donc et notamment grâce à son système de vente sur le net : "Cette année le chiffre d'affaires sur l'activité internet a progressé de plus de 430% par rapport à 2011." Son avenir : L'Arsoie a souhaité développer son activité en reprenant, à Avèze, l'entreprise la Chaîne des Cévennes, ce qui engendrera la création de cinq emplois.
S.Ma
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