SANS-PAPIERS "La peur de l'étranger, une politique insoutenable" menée par Manuel Valls
Fin novembre, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls présentait une circulaire de régularisation des sans-papiers. Il ne s'agit pas là d'obligations mais bien plus de directives adressées aux préfets de France pour en quelque sorte organiser et harmoniser le système d'immigration sur le territoire.
Alors oui, cette circulaire comporte quelques avancées et notamment pour les jeunes. "Avant un immigré à peine majeur ne pouvait demander sa régularisation (permis de séjour) que s'il était arrivé en France avant ses 13 ans (11 ans s'il est Algérien). Aujourd'hui, on passe à 16 ans" lâchent Luc Verschueren, Claire-Marie Secouet, Corinne Michel, Yves Carel et André Rousselet, les membres du Réseau Éducation Sans Frontière du Gard (Resf 30). Mais ces avancées semblent faire figure d'exception dans un texte "exigeant" avec de nombreuses conditions pour pouvoir prétendre à un titre de séjour : "Les parents doivent avoir cumulé 5 ans de présence sur le sol français qui s'accompagne d'une obligation de scolarisation des enfants depuis au moins trois ans. Ce qui exclut un très grand nombre de sans-papiers en les maintenant un peu plus longtemps dans les situations de détresse morale et matérielle." Dans le Gard, par exemple, sur les 25 dossiers traités par Resf 30, des familles tchétchènes et afghanes, seulement deux pourront bénéficier d'une régularisation grâce à cette circulaire.
Une circulaire qui n'est finalement que la partie émergée de l'iceberg. "Les préfets n'ont pas l'obligation de suivre ces directives. Chaque préfet peut mener sa propre politique dans son département. Seule la loi doit être appliquée à la lettre. Et on sait que cette circulaire n'est que les prémices d'une révision de la loi." Le Resf 30 craint en effet que la législation se durcisse pour répondre à une politique du chiffre niée et pourtant bel et bien intégrée. "En matière d'immigration, la gauche est au pouvoir, mais ce sont les idées de la droite empruntées à l'extrême droite qui gouvernent, fondées sur le rejet de l'étranger. Ces hommes et ces femmes, on ne les envisage plus comme une chance culturelle, une chance productive mais comme une menace. La peur de l'étranger n'est pas une politique soutenable."
Le Réseau Éducation Sans Frontières du Gard appelle à un rassemblement ce samedi 8 décembre, dès 14 heures, devant la préfecture du Gard. "Nous en profiterons pour interpeller nos députés gardois pour qu'ils défendent un projet de loi où l'humain compte plus que les chiffres."
Stéphanie MARIN
stephanie.marin@obejctifgard.com
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