PORTRAIT DU DIMANCHE : Bella, son périple de Moscou à Nîmes
A 46 ans, Bella Leokhimov, d'origine tchétchène a fuit les persécutions et l'insécurité de la Russie pour trouver la liberté et la tranquillité d'esprit de la France. Mardi dernier, cette mère de deux enfants a fait officiellement son entrée dans la nation française.
Les yeux de Bella scintillent… Son sourire, radieux, éblouirait même les rayons du soleil, en ce début de mâtiné de décembre. Cet état, Bella le doit à l'acquisition de sa nouvelle carte d'identité française, remise en main propre par le préfet du Gard, mardi dernier, à l'occasion d'une cérémonie officielle d'accueil dans la nation française.
A 46 ans, Bella Azimova Leokhimov a vécu un incroyable périple. Mariée à un Russe, cette mère de famille d'origine tchétchène "dormait, se réveillait, mangeait, avec la peur au ventre". La peur de subir "les discriminations" sous-jacentes ou assumées des policiers et responsables politiques russes. "Ca n'est pas dans la loi, mais un maire peut dire qu'il ne veut pas de Tchétchènes dans la ville et faire tout pour qu'ils partent", explique Bella.
Les raisons de cette insécurité ? L'histoire d'un éternel conflit, qui trouve ses racines dans l'ère soviétique, lorsque les Russes ont tout fait pour incorporer la Tchétchénie à leur fédération. Un impérialisme qui conduit à la guerre. Le peuple du Caucase fit tout pour préserver son identité face à l'assimilation russe. Aujourd'hui la Tchétchénie est une République constitutive de Russie, mais les indépendantistes poursuivent leur lutte... "Je ne sais pas si vous imaginez ici, ce que c'est de dormir, de se réveiller, avec la peur au ventre", rajoute Bella.
Arrivée en France en 2003, en tant que réfugiée politique, Bella a été bercée par la culture française, notamment via le cinéma, la musique et la diffusion des idées de liberté et d'égalité que véhiculent ces oeuvres. De plus, la France, de part ses valeurs, est un pays "d'accueil" pour les persécutés politiques. En 2011, l'hexagone a reçu environ 60.000 demandes d'asile. Toutes ne sont bien sûr pas acceptées : en 2010, pour 53.000 demandes, 10.400 ont été validées.
"Ca n'a pas été très compliqué d'acquérir la nationalité. Je travaille, il a fallu fournir quelques papiers et j'ai passé un entretien", explique la nouvelle citoyenne française. Bella assure "avoir fait cela pour ces enfants". Des enfants "qui vivent à présent en sécurité", et dont la dernière, de nationalité française, poursuit ses études dans l'école d'architecture de Nîmes.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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