C'est un coup de gueule qui devrait surprendre, le capitaine de la Compagnie de gendarmerie départementale de Vauvert, Jean-Louis Bruno, en a bien conscience. Mais trop, c'est trop ! Depuis le début du mois de décembre, les militaires ont renforcé sur leur secteur -- désigné zone de sécurité prioritaire par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls -- les contrôles routiers.  L'objectif, prévenir et lutter contre la "délinquance d'appropriation" (cambriolages, braquages etc) très en vogue à la veille des fêtes de fin d'année, "période où la transaction d'argent et de marchandises est très importante."

Ainsi, tous les jours à différents créneaux horaires, une vingtaine de gendarmes de la Compagnie de Vauvert investissent les axes routiers les plus empruntés à la recherche d'individus et de véhicules suspects. Des véhicules dont ils peuvent ouvrir les coffres sous réquisition du procureur de la République de Nîmes, pour s'assurer qu'aucun objet volé ne leur passe sous le nez. "Dans le Gard, et notamment sur notre secteur, nous devons faire face à une délinquance itinérante. Les cambrioleurs se déplacent très rapidement dans la région. C'est pour cela que nos opérations sont menées conjointement avec les militaires de Lunel (Hérault). Depuis le début du renforcement du dispositif, nous avons fait quelques prises, mais..." contrebalance le capitaine Bruno.

Mais les résultats pourraient être bien meilleurs si "les automobilistes cessaient de faire des appels de phares." Le second de la Compagnie dirigée par le chef d'escadron et commandant Lointier, confie son agacement au sujet de cet acte "non condamnable" mais totalement "anti-citoyen". "Je ne comprends pas, les gens sont très traumatisés par les cambriolages très fréquents dans le Gard et lorsqu'ils nous voient, la première chose qu'ils font c'est signaler notre contrôle. Il est temps de déclencher les consciences." Et pour cause, il faut savoir que "70 à 80%" des contrôles routiers effectués par la gendarmerie pendant les fêtes de fin d'année mais aussi tout au long de l'année sont dédiés à la prévention de la délinquance d'appropriation. "Contrairement à ce que l'on pense, on ne fait pas que verbaliser pour des excès de vitesse. Les gens, qui à travers les impôts nous paient pour que nous puissions assurer leur sécurité ainsi que celle de leurs biens, doivent comprendre que leur comportement mettent à mal nos actions. Qu'en faisant des appels de phares, ils sont susceptibles d'alerter un cambrioleur qui de ce fait échappera à notre contrôle. Il faut que ça change..." C'est dit !

Stéphanie MARIN

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