RETROSPECTIVE 2012 En Mars, Nicolas Sarkozy remplissait le Parnasse
La fin de l’année offre généralement l’occasion de prendre de bonnes résolutions pour les douze mois à venir… mais aussi de dresser le bilan de l’année écoulée. Objectif Gard ne faillira pas à cette tradition, en proposant à compter de ce jour et jusqu’à la Saint-Sylvestre, une rétrospective des grands évènements ayant jalonné l’an 2012. Et ce dans tous les domaines (culture, loisirs, économie, politique, sports…) ayant rythmé un quotidien fait de joies et de peines, de surprises et de désillusions, de bonnes et de mauvaises nouvelles. Ainsi va la vie. Ainsi va l’actualité. Assoupie le lundi, capricieuse le mardi. Sage un mois, agitée le suivant. Souriante une saison, tristounette l’autre. A chaque jour son mois dans le rétro avec, en filigrane, le souvenir d’une actualité, traitée par notre titre sans le moindre parti pris mais toujours avec rigueur et honnêteté intellectuelle. Cette rétrospective offrira à nos lecteurs une dernière occasion de feuilleter l’éphéméride 2012, avant de tourner la page vers une nouvelle année que nous vous souhaitons formidablement heureuse.
NÎMES : N. Sarkozy a vanté son courage face à près de 4 500 supporters
Pas de nouveautés côté déclarations dans le discours prononcé ce jeudi soir par le candidat-président Nicolas Sarkozy, dans la salle du Parnasse de Nîmes. Tout au long de sa prestation oratoire face à près de 4.500 personnes (3.500 assises, et près de 1.000 autres, d’après les estimations des organisateurs, qui se tenaient débout), revenait régulièrement la rythmique sémantique « mensonge, duperie, tartufferie »…
Comme pour tenter de se différencier de « son meilleur ennemi » François Hollande qu’il avait encore « écouté le matin même à la radio » à propos des salaires des grands patrons, et notamment des bonus du président du directoire de Publicis. De même que lors de son meeting donné la veille à Elancourt, dans les Yvelines, Nicolas Sarkozy répète « qu’il refuse les leçons de morale » de la part de François Hollande qui le rendrait « coupable ou responsable de rémunérations faramineuses alors que ce sont ses propres amis qui sont actionnaires de la société qui viennent décider de rémunérations scandaleuses », fustigeant ce qu’il qualifie de « gauche caviar ».
A propos de la sécurité, que ses détracteurs lui reprocheraient de « manipuler », l’immigration, l’Europe, la Justice ou l’éducation, le candidat Sarkozy a choisi de jouer la carte du « courage » dit-il, face à des « sujets dont on n’a pas le droit de parler ». Il en profite pour évoquer le fait qu’il a « tenu » sur divers dossiers face à la grogne des uns et des autres pour « maintenir le pouvoir d’achat des Français » (réforme des retraites par exemple), contrairement à « la Grèce, l’Espagne ou l’Italie », ambitionnant « la première place pour la France [en Europe], pas la dernière ». Il rappelle également que le sauvetage des banques aurait « rapporté 2,5 milliards d’euros à la France » et qu’aucun Français n’a déboursé un centimes » dans cette opération. Le président sortant oubliant d’insister sur le rôle des Etats-Unis et de la banque centrale européenne dans cette crise financière mondiale.
Courage déclaré, à relativiser tout de même et à mettre en perspective avec le rappel régulier, dès le début du discours, du contexte économique difficile qu’il a connu en tant que président de la République durant son quinquennat : la crise économique internationale qui pourrait éventuellement expliquer sa relative « réussite » : « Je n’ai pas tout réussi, mais j’ai tout donné pour que la France réussisse ».
Et, celui qui refuse d’être taxé de « populiste » précise : « si je peux éviter les corps intermédiaires, je passerai par le référendum […] quand ils [corps intermédiaires] pensent en priorités à leurs intérêts plutôt qu’à celui de ceux qu’ils servent [le peuple].
Le candidat sortant Ump use parfois de l’ironie, non sans réussite, face à un public en grande partie déjà conquis, tantôt lorsqu’il fustige le candidat PS : « Le rôle du président, c’est de prendre des décisions. Si l’on ne sait pas dire non, il faut changer d’orientation professionnelle », s’adressant manifestement à son opposant socialiste.
Et au milieu d’un public scandant les « Nicolas, Nicolas » ; « on va gagner, on va gagner », le « champion » du camp Ump qui a vu sa cote dans les sondages remonter sérieusement, déclare en direction de ses soutiens et en espérant rallier des indécis : « Vous êtes en train de faire démentir tous les sondages, tous les pronostiqueurs qui disaient que cette campagne était faite », et ajoute « vous êtes la majorité silencieuse. Cette élection c’est vous qui la faite », remerciant Jean-Louis Borloo, Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet et Frédéric Nihous (Chasse, pêche, nature, et traditions), présents pour l’occasion, en plus des soutiens locaux, comme Jean-Paul Fournier et Yvan Lachaud notamment.
Côté public, à la sortie, nous trouvons un groupe de militant provenant de Saint-Ambroix (près d’Alès) qui nous confient qu’ils sont « fiers de partager les valeurs de notre candidat-président ». D’autres sont venus avec des avis moins tranchés, en observateurs avisés, comme ce couple de retraité des (Antoine et Juliette) qui étaient venus à Nîmes en 2007 pour assister au discours du même candidat Ump. Antoine, ancien cheminot se demande « si quelqu’un d’autre aurait fait aussi bien dans ce contexte de crise. Je ne sais pas. En tout cas, le chômage a augmenté, mais pas autant que dans nos pays voisins. C’est peut-être par l’action de Nicolas Sarkozy. Mais c’est difficile de le savoir. Concernant le droit à la formation qualifiante pour tous [une des propositions du candidat Sarkozy], je suis sceptique. S’il n’y a pas d’usine qui tourne, n’y aura pas d’emploi de toute façon ». Le retraité conclut étonnamment : « Si c’est Hollande qui passe, cela ne me fait pas peur. De toute façon, il y a le discours pendant la campagne, et la réalité ».
Une dernière remarque qui dénote bien en tout cas l’atmosphère particulière d’une campagne électorale ou le mode de la « séduction » et les déclarations « fortes » sont légion face à l’action politique engagée ensuite, comme on l’observe depuis nombre de campagnes présidentielles et mandats successifs.
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