Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 17.01.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 937 fois

INSTALLATION Un directeur de McDonald's à la tête du Tribunal de Commerce de Nîmes

Michel Wolff, le nouveau président du Tribunal de Commerce de Nîmes. Photo DR/S.Ma

Mercredi 16 janvier, au Palais de Justice de Nîmes, se tenait l'audience solennelle de rentrée du Tribunal de Commerce. À cette occasion et face à un parterre de personnalités locales, le président Christian Joubert a passé le relais à Michel Wolff, désigné à la fin de l'année dernière comme étant le nouveau patron de la juridiction.

Mais avant de laisser son fauteuil, comme dans toutes bonnes séances d'adieux, le président sortant est revenu sur ses deux mandats, soit huit années de bons et loyaux services, très mouvementés : "Une première action fut en 2006, la mise en place d'un calendrier de procédure géré par une chambre de mise en état qui elle, existait déjà. En 2012, le tribunal a réfléchi à d'éventuels aménagements de ce calendrier (je m'y étais engagé) qui consiste à grignoter quelques semaines pour en raccourcir les délais et pouvoir y incorporer des dispositions afférentes au décret d'octobre 2010 sur l'oralité et l'écrit devant les Tribunaux de Commerce" a précisé le très appliqué Christian Joubert. Autres actions importantes, la création en 2006 de la commission prévention-détection pour venir en aide aux entreprises en difficulté, l'intégration des juges Alésiens : "Nous avons tenu avec les greffiers à garder avec les autorités civiles d'Alès et la CCI un contact permanent pour leur montrer que nous étions à leur écoute et ne pas rajouter à leur déception légitime de voir disparaître leur Tribunal de commerce, un sentiment d'isolement" a lancé le président sortant avant d'aborder un sujet très controversé : La réforme des tribunaux de commerce.

"Nous sommes blessés"

Une réforme née d'une affaire de suspicions de conflits d'intérêts entre deux juges du Tribunal de commerce de Bretagne et une importante société locale. Dès lors, les critiques ont fusé atteignant profondément le président sortant. "On nous dit en faisant allusion à l'affaire de Bretagne, dans ces gros dossiers et petits tribunaux, il peut toujours y avoir des conflits d'intérêts latents. Mais le conflits d'intérêts, ce n'est pas un problème de taille d'entreprise, ni de taille de tribunal, c'est un problème de déontologie du juge, et la déontologie, nous connaissons." Nouvel argument qui leur est opposé, on reconnaît la qualité de la grande majorité des juges, mais la complexité de certains dossiers ne leur permettrait pas de les traiter de manière efficace, d'où l'ouverture du débat sur la spécialisation de certaines juridictions en matière de procédure collective. "Nous sommes blessés. Venir douter de la compétence des juges consulaires sur le terrain des procédures collectives [...] peut surprendre."

C'est dans ce contexte que Christian Joubert a transmis ses pouvoirs à Michel Wolff, né en 1948 à Sarrebruck en Allemagne. Une maîtrise de Sciences Économiques en poche, l'homme débute dans la vie active par la Banque et travaille 14 ans à la Société Générale. En 1988, il décide de créer son propre commerce et ouvre son premier restaurant McDonald's en ville active à Nîmes. Aujourd'hui, il en gère trois pour un chiffre d'affaires de 15 millions d'euros et travailler 300 salariés correspondant à 200 salariés à temps complet.

Au sein du tribunal, il débute comme assesseur en Chambre du Conseil des procédures collectives pour y rester trois ans. Ensuite, il connaît le contentieux général. Sous le mandat de Christian Joubert, il est nommé Président de chambre de contentieux en 2007. En 2011, il prend la direction de l'audience des Référés avant de prendre la tête du Tribunal de Commerce en ce début du mois de janvier 2013.

S.Ma

Stéphanie Marin

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