JUSTICE : 8000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité requis contre Julien Sanchez
Manifestement, Facebook n’est pas le meilleur profil de Julien Sanchez. C’est toutefois vers celui-ci que tous les regards étaient tournés ce matin au tribunal correctionnel de Nîmes, celui qui attire aussi le plus d’ennuis au conseiller régional du Front National nîmois. Ce vendredi matin, le jeune politique était convoqué devant la justice avec deux autres nîmois. Trois accusés bien différents. Il y a Stéphane Baudet, 43 ans, coiffeur et Laurent Roux, 41 ans, gardien de musée. La justice reproche aux deux hommes d’avoir posté des messages haineux sur la page Facebook de Julien Sanchez. Le frontiste, lui, était jugé en tant qu’hébergeur, en tant que directeur de la publication. Sur le banc des parties civiles, une seule personne, une femme, Leïla Tellaa citée dans les messages et choquée par leurs teneurs. Dans la vie de tous les jours, elle est la compagne du député européen Franck Proust, lui aussi nommé dans les messages qui font polémique. Le bras droit de Jean-Paul Fournier, pourtant beaucoup plus mis en cause, a choisi de ne pas se porter partie civile…
Quand le président du tribunal correctionnel Bruno Lavielle entame l’audience à 10h10, Sanchez et Tellaa se tiennent l’un et l’autre à l’opposé de la salle d’audience. Lui, derrière son avocat écoute les autres accusés qui le précèdent. Il sourit aux réponses farfelues d’un prévenu atypique. Elle, très sage, sac à main sur les genoux, mains croisées, lunettes noires rectangulaires, est beaucoup plus concentrée. Le président invite tout ce petit monde à s’approcher. Très vite, il entre dans le vif du sujet et lit les messages postés par les deux accusés. Rien de bien glorieux. Franck Proust est rebaptisé « Franck Prout ». Le président pousse le gardien de musée dans ses retranchements et l’audience vire au comique : « Vous écrivez que monsieur Prout est l’élu au développement économique islamique. C’est une faute de frappe ou vous n’avez pas de ‘s’ sur votre clavier ?, interroge le magistrat provoquant les rires dans la salle. Parce que vous n’écrivez pas une seule fois son nom correctement. Par contre pour musulmans, vous mettez bien les ‘s’ ? » Julien Sanchez esquisse un sourire. Son collègue d’un jour, embarrassé, jure qu’il ne faut y voir qu’une faute de frappe. Le président est sceptique.
Au fil de l’audience, on découvre la vision singulière des deux accusés : « Franck Prout a transformé Nîmes en Alger ». Nîmes serait une ville « avec des bars à chicha partout » et autant de « voilées ». L’UMP et le PS seraient les « alliés des musulmans ». Les voitures des blancs « seraient caillassées dans les rues ». Bref, à les lire, Nîmes serait la proie à toutes les dérives. Et un seul coupable à une telle situation : les musulmans. Pourtant, à l’audience, bien que les propos soient explicites, les deux prévenus minimisent, se défilent. Le coiffeur concède une bêtise mais rappelle que tout le monde est le bienvenu dans son salon et que son meilleur ami est même étranger. Dans ce cas… L’autre dit décrire « un état de fait ». Julien Sanchez, lui, tente d’expliquer au tribunal qu’il n’a rien à voir dans cette histoire : « Ces messages sont venus en pleine campagne électorale. Je ne passe pas mes journées sur Facebook. Parfois, j’ai 150 à 200 commentaires, je ne peux pas tous les lire. Je plaide donc la bonne foi. Depuis, j’ai rendu mon compte Facebook privé afin que des faits comme ceux-là ne se reproduisent plus ».
Le président Lavielle se tourne alors vers Leïla Tellaa pour comprendre en quoi les trois uniques mots qui la concernent : « kiss à Leila », l’ont blessé ? « Je me sens forcément visée en étant la compagne de Franck Proust », avant de rajouter que ce procès « n’est pas politique ». Une vision que ne partage pas du tout Julien Sanchez qui voit la plaignante comme la compagne de son adversaire aux dernières cantonales. Pire, Leïla Tellaa a choisi de se faire assister par Maître El Baz, conseillère municipale nîmoise éliminée aux cantonales par le conseiller régional du Front National.
Le procureur Eric Emmanuelidis qui décrira les accusés comme des « petits hommes, lâches, aigris et amers », qui les comparera aux « trois singes », (l’un n’a rien vu, l’autre n’a rien entendu et le troisième n’a rien dit) demandera 5 000 euros d’amende pour les deux écrivains. La sanction est plus sévère contre Julien Sanchez qui pourrait se voir condamner, si le procureur était suivi, à une peine de trois ans d’inéligibilité et à 8 000 euros d’amende. Le politicien prévient déjà qu’il fera appel en cas de condamnation. Jugement le 28 février prochain.
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com
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