C’est vrai qu’il n’est pas le plus connu des présidents de la République, qu’il n’est pas non plus spontanément cité mais pourtant l’homme a été, en son temps, une grande figure de la France. Gaston Doumergue, c’est son nom, a été président de la République de 1924 à 1931. Et surtout, titre peut-être encore plus prestigieux, Doumergue a eu la chance de naître dans le Gard ! A Aigues-Vives, exactement. Hier, sa maison natale, celle dans laquelle l’ancien chef d’état a fait ses premiers pas et où il a vécu une bonne partie de sa vie, a été inaugurée. Une plaque « Maison des illustres » a été dévoilée par deux jeunes enfants, Enzo et Ambre, en présence d’Hugues Bousiges, Préfet du Gard, de Simon Sutour, Sénateur du Gard, de Jean Denat, vice président du Conseil général et de Jacky Rey, le maire d’Aigues-Vives. Elle marquait les 150 ans de la naissance de Gaston Doumergue.

Pendant quelques minutes, les élus ont visité les différentes pièces de la maison que l’illustre a légué à sa ville. Ils ont vu la salle à manger et les couverts qui sont restés intacts sur la table, comme si la famille Doumergue allait revenir déjeuner dans quelques minutes ; le bureau-bibliothèque du président qui compte près de 3 000 ouvrages ; la cour intérieure qui relie différentes pièces de la maison. Dans le bureau de Doumergue, la voix de l’ancien président retentit soudainement dans la pièce. Ce n’est pas son fantôme mais simplement un CD qui s’est déclenché. On y entend l’homme prononcer un discours datant de 1934. Hugues Bousiges s’arrête, écoute et commente : « Il était vraiment en avance sur son temps. Il voulait la réforme de 1958 et le passage à la Veme république. Je suis très ému. J’ai découvert un homme extraordinaire que je ne connaissais pas ». Celle qui le connaît un peu mieux, c’est Dominique Rabeuf, la présidente de l’association des Amis de Gaston Doumergue.

De pièces en pièces, elle dévoile la vie de cet homme, extrêmement brillant, né dans une famille protestante et d’un père vigneron. Il fera des études de droit à Nîmes avant d’y devenir avocat et de connaître le grand destin que l’on sait. Une vie, faite de hasards – il n’avait jamais envisagé d’entrer en politique -, de rencontres, qui se finira le 18 juin 1937 sur ses terres, dans sa ville de cœur, sa ville de toujours, Aigues-Vives.

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com