DÉLINQUANCE Les violences intra-familiales, le nouveau fléau gardois
À proprement parler, les violences intra-familiales ne sont pas un phénomène nouveau dans le département du Gard. Non, ce qui est nouveau, c'est qu'elles sont de plus en plus nombreuses. Une constatation qui a largement été pointée du doigt lors de la conférence de presse qui a réuni autour d'une même table le préfet du Gard, les procureurs de la République de Nîmes et d'Alès, Marie-Laure Beccuau et Thierry Lescouarc'h, les directeurs départementaux de la sécurité publique (DDSP) du Gard et du Vaucluse, le directeur de la police de l'air et des frontières ainsi que le commandant du groupement de gendarmerie du Gard.
Ensemble, ils ont dressé le bilan 2012 de la politique de sécurité dans le département. Que ce soit en zone militaire ou en zone police, les atteintes volontaires à l'intégrité physique sont en hausse aussi légère soit-elle : +1,3% comparé à l'an dernier soit 5 428 faits en 2012 contre 5 358 en 2011. Cette catégorie est divisée en quatre thèmes : Les violences physiques crapuleuse (-11,6% - 2012 : 1508 ; 2011 : 1 705), les violences physiques non crapuleuses (+3,9% - 2012 : 2 719 ; 2011 : 2 617), les violences sexuelles (+45,6% - 2012 : 284 ; 2011 : 195), les menaces de violences (+9% - 2012 : 917 ; 2011 : 841). Au delà des chiffres, "il est important de souligner que ces violences, et notamment sexuelles font régulièrement références à des affaires de familles ou tout du moins d'un cercle très proche" précise Gil Andreau, directeur départemental de la sécurité publique du Gard. Au Colonel Poty de reprendre : "Sur notre zone de compétence, nous avons une augmentation de plus de 17% des affaires de violences intra-familiales. C'est très inquiétant, d'autant que l'on observe qu'il y a de plus en plus de violences sexuelles faites entre mineurs." La procureure de la République de Nîmes, qui malgré son arrivée récente, a déjà eu à travailler sur un drame familiale (la tuerie de Garons), qualifie ces violences intra-familiales de "phénomènes de délinquance ignorés" dans le sens où il est difficile pour les forces de l'ordre d'intervenir en amont. Ces phénomènes de délinquance ignorés, la magistrate les oppose "aux ressentis", c'est-à dire les violences physiques ou même vols avec armes. Et là, la procureure de la République de Nîmes est catégorique : "Le parquet sera sans faiblesse avec les individus qui seront interpellés en possession d'une arme."
Les bons points : La lutte contre les cambriolages et l'insécurité routière
2012, la priorité a été donnée à la lutte contre les cambriolages. Un effort qui a porté ses fruits puisque grâce à la multiplication des opérations de prévention nationales (Plan anti hold-up, opération tranquillité vacances et participation citoyenne) et locales (Alertes commerces, prévention dans les comités de quartier, prévention spécifique envers les professionnels de santé et les buralistes) menées conjointement par la police et la gendarmerie, ce sont 530 cambriolages qui ont été évités dans le Gard soit une baisse de 7,9% (2012 : 6 148 ; 2011 : 6 678). "Malgré cette baisse, le nombre de cambriolages dans le Gard reste élevé. Mon intervention sur les fêtes votives n'était pas sans lien avec ce sujet. Car pendant que les gendarmes sont mobilisés sur les fêtes votives, ils ne peuvent pas se concentrer sur les cambriolages, un phénomène de délinquance très important contre lequel il faut prêter une attention toute particulière dans notre département" a commenté le préfet du Gard.
Le Gard fait aussi bonne figure en matière de lutte contre l'insécurité routière. Cette année encore, la mortalité routière -- en 10 ans, elle a diminué de 40% -- est en baisse avec 68 tués sur les routes en 2012 contre 71 en 2011, 837 accidents constatés en 2012 contre 853 en 2011 et 1 100 blessés en 2012 contre 1 115 en 2011. Ces chiffres en baisse peuvent s'expliquer par l'augmentation des contrôles routiers sur le territoire gardois soit 31 644 en 2012, ainsi qu'un important dispositif d'appareils de contrôles fixes plus communément appelés radars : 41 radars automatiques, 20 radars feu rouge, 28 radars vitesse, 3 radars-tronçon et un radar discriminant.
Cependant, il est à noter qu'en 2012, pour près de 45% des personnes tuées dans un accident de la route, la consommation d'alcool et/ou de produits stupéfiants est en cause. La vitesse est la deuxième cause de mortalité.
S.Ma
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