« C’est lequel le Préfet ? » C’est vrai que ce matin, dans l’attroupement formé par tous les hommes politiques et leurs adjoints, il n’était pas facile pour les habitants du Chemin Bas de savoir qui était qui. Dans le lot, il y avait Jean-Paul Fournier, Sénateur-Maire de Nîmes, Hugues Bousiges, le Préfet, Gil Andreau, Directeur Départemental de la Sécurité Publique du Gard, ou encore Thierry Febvay, Directeur Général d’Epareca – l’Etablissement Public National d’Aménagement et de Restructuration des Espaces Commerciaux et Artisanaux. En moins pompeux, le promoteur du quartier. On aperçoit aussi, çà et là, quelques piliers de Fournier : Proust, Burgoa, Colombani…

Tous se rendent dans les commerces qui ont bénéficié d’importants travaux de réfection et de sécurisation. Ces mêmes commerces - dont l’un en particulier - qui ont été la cible de voyous. Le 8 juin 2011, une attaque à la voiture bélier provoquait un incendie qui ravageait en partie le centre commercial. Un an et demi après, les sourires ont remplacé la colère. C’est le cas chez le pharmacien, chez le coiffeur, à Leader Price, à l’auto-école dont c’est aussi l’inauguration et chez tous les autres. Au total, ce sont neuf commerces sur les onze que peut abriter le centre commercial qui ont ouvert. Les gérants du « Paradisier », le bureau de tabac du quartier, ont également le sourire. En début de semaine, un homme a gagné 500 000 euros à un jeu à gratter. Ce qui donne l’idée au Préfet de se faire passer pour le grand gagnant. Son rire le trahit. La bonne humeur règne au Chemin Bas.

Toujours dans cette zone commerciale, au cœur du quartier, un poste de police a ouvert ses portes depuis le 7 janvier dernier. « Le but, explique Gil Andreau, c’est que les sept fonctionnaires qui sont sur place s’occupent des problèmes de proximité. C’est aussi d’ici qu’on lance les patrouilles de ZSP (Zone de Sécurité Prioritaire, NDLR) ». Ouvert de 9h à 19h sous les ordres du Capitaine Jodar, ce commissariat devrait sécuriser le quartier. Il a déjà de bons résultats à son actif. En moins d’un mois, on compte une dizaine d’interpellations (armes retrouvées dans des caves ou stupéfiants). Cinq caméras de vidéo-protection ont également été déployées.

Après la visite du centre, dont le coût des travaux est de 1,2 million d’euros, est venu le temps des discours. Jean-Paul Fournier a rappelé qu’il avait vécu une partie de son adolescence dans ce quartier et se réjouit que, tel un phœnix, le « centre commercial renaisse de ses cendres ». Le préfet a, lui, été apostrophé par deux riverains et a su, exercice délicat, ajuster son discours écrit aux préoccupations orales des habitants. « Ce monsieur a dit à haute voix le découragement des habitants. Je veux et je vais lui démontrer qu’il a tort de ne pas nous faire confiance. Mon travail est de vous rassurer ». On ne sait pas si les habitants sont déjà rassurés. Avec le temps, peut-être… En revanche, on peut dire qu’ils semblent fiers et agréablement surpris du résultat final. Et plus que tout, de voir leur commerce ouverts. Comme avant. Comme dans n’importe quel autre quartier nîmois.

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com