Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 21.02.2013 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 271 fois

BRAQUAGES : Les buralistes viennent "au travail avec la peur au ventre". 4 braquages en 3 jours à Nîmes.

Photo d'illustration : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Emotion et colère, ce matin rue Vincent-Faïta. Hier, le Tabac-Presse, situé en haut de la rue, a été braqué. "J'étais derrière le comptoir, de dos. J'ai entendu une voix me dire 'donnes ta caisse'. Je pensais que c'était un client de la légion qui me faisait une blague... Lorsque je me suis retournée, j'ai vu une arme pointée sur moi", témoigne Virginie, la propriétaire des lieux. Montant du butin : "entre 1000 et 2000 euros". "C'était un jeune homme avec une cagoule… Je n'ai vu que ses yeux. Vous savez, j'ai une bombe lacrymogène et une alarme. Mais dans la précipitation et la peur, je n'ai rien utilisé", rajoute la commerçante.

Sous le choc, Virginie ne démérite pas et a rapidement repris le travail : "j'essaie d'être forte, ce commerce c'est mon gagne pain". A ses côtés son compagnon, Gérard. Lui est très en colère : "le braqueur a fait tomber son arme par terre lorsqu'il s'est enfuit. Je lui ai couru derrière et lorsque je les ai atteint près du bar à chicha, on m'a empêché de l'attraper". La Gazette de Nîmes à la main, encore sous le choc d'une nuit passée au commissariat, il s'insurge : "regardez ce que dit R.Tibérino (NDLR : adjoint à la sécurité de la ville) ! Il se demande comment ça se fait que des jeunes de 20 ans roulent en BMW ! Mais il ne fait rien pour les empêcher ! Vous savez, j'ai reçu des appels de tout le monde. La seule personne qui ne m'a pas appelé c'est monsieur le maire!".

Joint par téléphone, Richard Tibérino répond : "hier j'ai posé la question au procureur adjoint. A savoir : pourquoi les services fiscaux ne contrôlent pas plus ces jeunes... Il m'a répondu, que d'après la loi, on peut les contrôler seulement lorsqu'ils ont commis un délit. Je vais donc saisir tous les députés du Gard et le sénateur pour faire changer cette loi".

Dans le quartier, la plupart des commerçants sont inquiets par "une recrudescence" des braquages. "Depuis le début de l'année il y en a eu pas moins de dix à Nîmes ! On vient travailler avec la peur au ventre alors que l'on se bouge le cul pour gagner notre vie", poursuit Gérard. Hier, une heure après ce premier braquage, un autre vol à main armée s'est déroulé à quelques kilomètres de là, rue Général Leclerc. "On braque même les esthéticiennes ! (...) Ca va très mal se terminer ! La prochaine fois, j'appelle mes amis légionnaires et les voyous sortiront les pieds devant", menace le commerçant, pointant du doigt le régiment situé à quelques mètres.

Au début de la rue Vincent-Faita, Nadège, buraliste du "Disque bleu", est elle aussi très choquée : "je touche du bois… On se dit tous les jours, à quand notre tour !". Aujourd'hui les grands braqueurs d'antan ont laissé place à la petite délinquance, dangereusement inexpérimentée. "Qu'est-ce que vous voulez que l'on fasse (…) On a une alarme et des caméras… Mais ils arrivent avec des cagoules !", ajoute la commerçante.

De son côté Gérard, exaspéré, veut faire "bouger les lignes". "Ce n'est pas seulement aux élections qu'il faut bouger", appelle Virginie qui aimerait bien voir plus "de bleu" dans les rues... Et à Richard Tibérino de conclure : "lorsque je suis arrivé à la mairie il y avait 74 policiers municipaux. Aujourd'hui il y en a 149. On comptait 200 policiers nationaux , aujourd'hui il y a toujours 200 ! Je me battais sous Nîcolas Sarkozy, je continuerai à me battre". Affaire à suivre...

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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