Beaucoup de frustrations au coup de sifflet final. Ce match nul était largement évitable si les nîmois avaient fait preuve d’un tout petit peu plus de réalisme. Un défaut qui revient souvent ces derniers temps et qui est encore plus flagrant quand les crocos ne gagnent pas à la fin. Double frustration quand on découvre les scores des autres équipes de tête qui sont tenues en échec ou battues. Il y avait un coup à jouer ce soir pour les nîmois qui stagnent à la sixième place. Vraiment dommage.

Fallait-il préciser que pour monter en Ligue 1, le nouvel objectif affiché du club, il faut gagner des matchs ? Et encore plus à domicile contre des équipes moins bien classées ? Sinon, on peut aussi oublier toute cette histoire de Ligue 1 et refaire comme avant : gagner à la maison. Et on verra à la fin…  Bref, en ce début de rencontre, les prétendants à l’étage supérieur sont vite rattrapés par la réalité de la Ligue 2. Sur un corner tourangeau, Clément Fabre saute plus haut que tout le monde et expédie sa tête dans les bras de Merville (4’). Le portier nîmois brille à nouveau sur un solo de Bergougnoux qui se lève le ballon sur son contrôle et enchaîne par une reprise de volée que Merville détourne difficilement (6’). Mais Nîmes va se réveiller. Sur un mauvais contrôle d’un défenseur, Ogounbiyi se rue sur la balle pour placer un intérieur du gauche du point de pénalty. Le balle heurte l’arête de la lucarne mais choisit d’épargner Tours (8’). Ce n’est que partie remise. A la 21eme minute, Nicolas Benezet réalise un exploit individuel. Au sortir d’un contrôle orienté parfait, il arrive à l’entrée de la surface d’où il place une frappe sèche dans le petit filet de Benjamin Leroy. C’est parfait. 1-0. Tours réagit sur un coup franc de Berenguer dont la frappe, à ras de terre à plus de 30 mètres, frôle le montant droit de Cyrille Merville. Juste avant la pause, les visiteurs auraient également pu bénéficier d’un pénalty logique après une chute suspecte de Blayac dans la surface. Didier Falcone, l’arbitre de la rencontre ne bronche pas. A défaut de ne pas avoir eu le moindre pénalty cette saison, Nîmes en a au moins évité un.

La deuxième période reprend avec le tournant du match. Koné, entré en jeu à la place d’un Robail un peu court physiquement, part seul au but sur un bon ballon de Nouri. Légèrement excentré, l’attaquant préfère donner dans l’axe à Ogounbiyi seul face à Leroy. Le béninois catapulte le ballon au-dessus et mange la feuille de match. Et comme souvent dans le football, quand on ne tue pas un match, le retour de bâton ne se fait pas attendre. Cinq minutes plus tard, à la 56eme, Pascal Berenguer récupère un ballon à 25 mètres, se l’emmène et envoie un missile dans la lucarne de Merville qui, comme les spectateurs, regarde le ballon filer dans le but. Imparable. 1-1. La dernière demi-heure est un peu folle. Elle sent le KO. Un coup c’est Bergougnoux qui ne profite pas d’une confusion dans la défense nîmoise pour tromper Merville en tête à tête (66’) et un coup c’est Benezet, seul au deuxième poteau, qui dévie du bout du pied le ballon vers le but. Sur sa ligne, le portier adverse la sort comme il peut (82). Les 6 400 spectateurs présents verront une succession de coup-francs, de corners, de frappes contrées par un pied, un dos, une tête des adversaires. Ca ne rentrera pas. C’est même Tours qui, à la 90eme minute, aurait pu réaliser le hold-up parfait si le ciseau tenté par Bergougnoux n’avait pas été contré par un défenseur nîmois. On en restera là. C’est désormais au Mans, qui cherche à sauver sa peau en Ligue 2, que les nîmois tenteront d’aller prendre les points laissés de côté ce soir.

Les réactions :

Yassine Haddou : « Je suis un peu déçu parce qu’on voulait les trois points. On se doit de faire un carton plein à domicile. On a tout fait pour marquer. C’est difficile à digérer. Tours, ça restera une déception. On va se remettre au travail et aller chercher un beau match au Mans ».

Gilbert Zoonekynd : « Je trouve que le match nul est à peu près logique. On avance, on fait notre petit bonhomme de chemin. On est sur une série de sept ou huit matchs de qualité. On a fait dix bonnes premières minutes avant de relacher. La deuxième mi-temps était bonne. Malheureusement les matchs nuls ne paient pas ».

Benoit Poulain : « On perd deux points ce soir. Sur le match, ça peut aussi basculer de l’autre côté. A 1-0, on doit tuer le match. Il y a des situations qu’on n’a pas bien jouées. Si on veut des objectifs hauts, il faut s’imposer. Il faut aussi améliorer l’efficacité devant le but. Ce match, c’est comme une défaite… »

Victor Zvunka : « Il y avait la place pour le gagner mais pour le perdre aussi. Quand tu ne mets pas une claque à l’adversaire, derrière tu es puni. Et puis, les joueurs de Tours ont défendu comme des chiens. C’est logique qu’ils viennent chercher ce point. Notre statut, aussi, a un peu changé. On est l’équipe qui gagne à domicile, tout le monde nous craint. Il faut être meilleur mais ce n’est pas une catastrophe. Le président était déçu mais ça faisait longtemps qu’il n’avait pas vu un match nul à domicile. C’est vrai que ce soir on rate une occasion de se rapprocher de la tête ».

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com