Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 14.03.2013 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 119 fois

ENQUÊTE Facebook, tweeter et blogs… Internet de la gloire au cauchemar pour nos politiques gardois !

Avec ses avec 7.172 abonnés, le compte du député bleu marine, Gilbert Collard est la personnalité la plus suivie sur le réseau social. Concurrence déloyale néanmoins, l'avocat n'a pas attendu d'être élu parlementaire pour faire le buzz sur le net ! Derrière lui, Nicolas Cadène (1.459 abonnés) et Yvan Lachaud (1.1046) complètent le top 3 des personalités politiques gardoises les plus suivies sur le net.

Communiqué publié sur un blog, réaction incisive lancée via twitter ou photo de famille postée sur facebook… Aujourd'hui, les responsables politiques UMP, PS ou FN usent et abusent de la toile. Quelles sont leurs motivations et méthodes de communication ? Quelles limites se fixent-ils ? Et comment se sont-ils fait piéger sur le net ? Objectifgard décrypte les pratiques de vos élus.

Internet… Aujourd'hui, rares sont les élus et autres responsables politiques qui ne possèdent pas de page facebook, de compte twitter ou de blog. Pour preuve, le président du conseil général, Damien Alary, vient de faire le grand saut dans le monde du numérique en ouvrant son blog, à quelques mois des municipales. Une arme de communication massive !

Les pionniers, les historiques et les ambitieux

"Internet est devenu un outil incontournable pour informer les gens (…) 90% de nos adhérents se disent connectés au quotidien", explique le Premier fédéral PS, Stéphane Tortajada. Elu en novembre dernier, le Nîmois a nommé à ses côtés un secrétaire dédié à la communication et au numérique : "nous restructurons toute notre politique en la matière (…) Certains sont formés pour communiquer". Si le parti n'était pas "à la page", la direction PS veut aujourd'hui dépasser le cap des newsletters envoyées aux adhérents pour inonder les électeurs d'informations. Idem pour l'UMP, qui vient récemment de créer un nouveau site. Plus fonctionnel et attrayant, il présente en première page un agenda regroupant les principales activités du mouvement : tractages et autres réunions thématiques.

En matière de geeks tricolores, "les élus du FN ont été les premiers à s'y mettre", avance le conseiller régional FN, Julien Sanchez, faisant état du "blackout médiatique" dont jouissaient les frontistes il y a quelques années… " Pour nous, cet outil sert à rendre compte de son mandat (…) Et communiquer avec les militants", estime l'élu local.

Rendre compte de son mandat et par conséquent instaurer une proximité… A ce jeu là, les députés Fabrice Verdier (PS) et Christophe Cavard (EELV) ne s'en sortent pas trop mal. Le député EELV y va même de ces petites blagues : "#ump traduction de mon jeune fils, union magiciens professionnels, ça prend du sens tout à coup". Avec le hashtag "#ump", succes garanti !

Seul parti à être "out", l'UDI. "A l'échelle locale nous ne l'avons pas encore mis en place. Nous attendons l'élection de notre coordinateur départemental", explique Deny Jean. Le vice-président du parti radical 30, qui tweet au moins une fois par jour, assure "que le net est un moyen qui permet de réagir à l'actualité et de faire des propositions".

Vie privée, vie publique : quel mélange des genres ?

Peut-on tout dire sur le net ? Les responsables politiques et leurs partis se fixent-ils des limites ? "Je ne mets rien sur ma vie privée, conseil du siège national (…) Et puis, si j'expose ma famille ou mes amis, certains pourront penser qu'ils sont front national (…) Concernant les photos, on peut vous ressortir des clichés qui datent de 10 ans ! Rien ne disparait sur le net", estime Julien Sanchez. Le Premier fédéral socialiste non plus, n'est pas très friand de ce mélange des genres. Son compte facebook, lui servant surtout à communiquer avec ses "amis qui sont loin".

Seul Laurent Burgoa, le conseiller général et adjoint au maire UMP de Nîmes, est le petit trublion de l'hémicycle. Plus geek que son patron qui se contente d'alimenter régulièrement son blog, Laurent Burgoa poste fréquemment des statuts sur sa vie privée. Grace à facebook, les militants peuvent savoir que le responsable politique est papa de deux enfants, est un passionné de chasse et part de temps à autre récolter les oeufs dans son poulailler ferme. "Je crois que c'est aussi important de montrer à nos concitoyens que derrière l'élu, se cache l'homme (…) Ils peuvent me découvrir sur d'autres facettes", indique Laurent Burgoa.

Internet, le cauchemar des politiques !

Mais Internet peut parfois jouer des tours à nos élus… Hyperactifs sur les réseaux, les militants FN ont vraisemblablement le "commentaire facile". Ce qui n'aura pas échappé au tribunal d'Instance de Nîmes, qui vient de condamner en première instance à 4.000 euros d'amende Julien Sanchez, pour avoir laissé publier sur son mur facebook en accès libre des commentaires à connotation raciste de deux internautes. Internet étant souvent considéré, à tord, comme une zone de non droit !

Dans la catégorie "des tweets qui font couac", Max Roustan n'a pas été  épargné par le tsunami numérique. Le mois dernier son compte tweeter a été piraté. Un(e) petit(e) malin(e), postant ce tweet signé @Max Roustan : "Je renonce à me présenter aux élections municipales de 2014 pour la Mairie d’Alès. Place aux jeunes de mon équipe, que je soutiendrai.” Ce premier message fut suivi d’un deuxième : “Cela fera 19 ans que je règne sur la ville d’Alès, le pouvoir érode et fatigue. Après une longue réflexion, je vous fais part de ma décision.

Si Internet est un formidable outil de communication, il peut parfois jouer bien des toujours ! D'ailleurs "nous avons acheté tous nos noms de domaine", assure Stéphane Tortajada, histoire un beau matin de ne pas avoir de mauvaises surprises ! Rappelez-vous en 2011,  le site «hollande2012.fr» avait été redirigé vers le site Internet de l'UMP.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

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