Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 14.03.2013 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 142 fois

GARD Logement, ces propriétaires peu scrupuleux…

Une fois de plus, la fondation Abbé Pierre Languedoc-Rousillon tire la sonnette d'alarme sur le mal-logement. Dans son rapport annuel, l'organisme a enregistré pas moins de 120.000 assignations pour expulsion en France, dont 3.900 dans notre région et 1.200 dans le Gard.

En cause : les difficultés économiques des familles. "La crise est passée par là… Elles ont de plus en plus de mal à payer leur loyer", explique le directeur de la fondation LR/Paca, Fathi Bouaroua, constatant que "le marché marche sur la tête : les gens ont de moins en moins les moyens de payer leur loyer pourtant les prix eux, ne cessent d'augmenter". Dans le Gard, la fondation a constaté une progression de 11% des dossiers de surendettement contre 8,3% dans la région.

L'organisme a tenu à faire témoigner des personnes expulsées. Présent dans la salle, Ali Laachaire, 52 ans. Après avoir vécu à Nîmes, ce franco-marocain est venu s'installer à Montpellier pour raisons professionnelles. S'en est suivi d'une longue descente dans l'enfer du logement. Après avoir indiqué à sa propriétaire qu'il partait "pour 3 mois au Maroc", le Montpelliérain a eu la mauvaise surprise, de retrouver à son retour, son appartement vidé. "La propriétaire est rentrée par effraction, sans huissier… Elle pensait que j'allais partir du jour au lendemain ". Une excuse pour la fondation, qui voit ici le misérable jeu d'une propriétaire peu scrupuleuse. "C'est sans doute une expulsion déguisée (…) les propriétaires voulaient se débarrasser de lui, pour revendre l'appartement situé près de la nouvelle ligne de tramway et faire une plus value. Où le relouer plus cher".

Avant d'ajouter : "vous savez il y a des moyens plus légaux pour forcer un locataire à quitter son appartement". "Sous présentation d'un simple papier, l'huissier peut lancer une procédure pour abandon de domicile. Les propriétaires peuvent sinon, à la fin du bail, proposer aux locataires de racheter l'appartement à prix indécent. Ou reprendre le logement pour y loger un membre de sa famille". Et de dénoncer "la facilité" qu'a un propriétaire "de téléphoner à la CAF pour faire couper l'APL", explique  Fathi Bouaroua. "Ils prétextent un abandon de domicile. Une fois les allocations coupées, la personne a de plus en plus de difficultés à payer ses traites. Le propriétaire pourra alors l'expulser pour impayés".

Les responsables associatifs réclament "un moratoire des expulsions". "Il y a une circulaire qui date d'octobre dernier qui stipule que toute personne éligible au dispositif DALO ne puisse pas être expulsée. Mais ce n'est qu'une recommandation et pas une obligation, pour les préfets". Parallement la fondation Abbé Pierre insiste sur le manque de logements sociaux. "On nous explique que si vous remplissez un seul critère de la loi DALO, vous pouvez prétendre à un logement. Or, il y a tellement de demandes que le dispositif ne veut plus rien dire… C'est de la poudre aux yeux", conclut Ilyes Lecompte, de l'association Justice pour le petit Bard.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio