Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 24.03.2013 - tony-duret - 2 min  - vu 271 fois

SEMAINE DE LA FRATERNITÉ À Nîmes, Lilian Thuram lutte contre le racisme : le défenseur passe à l’attaque

Lilian Thuram

Lilian Thuram. Photo Objectif Gard

Lilian Thuram n’a pas changé. Ceux qui se souviennent du footballeur reconnaîtront l’homme. Toujours le même. Athlétique, sérieux même s’il a beaucoup d’humour, posé, serein, Lilian Thuram fait parti de ces footballeurs qui ont réussi leur reconversion. Hier, à Nîmes, ce n’est pas le champion du monde 98 qui est venu à la Préfecture, ce n’est pas non plus le vainqueur de l’Euro 2000 qui a débattu dans l’amphithéâtre du Lycée Alphonse Daudet, ce n’est pas enfin le finaliste de la coupe du monde 2006 qui a dédicacé son livre à la librairie Goyard.

Le Thuram qui était hier dans la Rome française, c’est celui qui délivre un message de fraternité, de tolérance et qui lutte inlassablement contre le racisme, son combat, son cheval de bataille. C’est celui qui, depuis 2008, année de création de sa Fondation, prend son bâton de pèlerin et va d’écoles en écoles, de conférences en conférences et d’aventures en aventures, distiller sa vérité comme un leitmotiv : « On ne nait pas raciste. On le devient ». Une rengaine qu’il se plait à répéter à chacun de ses interlocuteurs, comme le Préfet Bousiges qu’il rencontrait hier dans les salons de la Préfecture : « Le racisme le plus dangereux est le racisme inconscient ». Le Préfet du Gard boit du petit lait. En cette semaine de la Fraternité qu’il a lancée de sa propre initiative, à la suite d’une actualité tragique durant l’été dernier, Hugues Bousiges a, lui aussi, chaussé ses crampons et occupé le terrain. Un terrain sur lequel, il le regrette, les adversaires ne sont pas toujours visibles : « Vous savez, dit-il à Lilian Thuram, le couple qui a tiré sur des habitants d’Aigues Mortes l’été dernier a reçu 600 signatures de soutien. Ce qui m’inquiète, ce sont ces personnes qui se cachent derrière des blogs. Ce sont des gens peu nombreux mais qui font du bruit ».

Le Préfet rappelle aussi le triste exemple du Cailar, commune qui a fait parler d’elle en août dernier quand des propos racistes ont été scandés dans les arènes. En apprenant cette histoire, en apprenant aussi qu’il faut montrer patte blanche – c’est le cas de le dire - dans ce village de Camargue, Thuram a l’air atterré. Il préfère néanmoins en plaisanter : « Je ne peux donc pas devenir camarguais ».

Devant un public plus étoffé réuni au Lycée Alphonse Daudet, l’ancien international a l’occasion de développer son message : « Personne ne nait raciste, répète-t-il. Mais on reçoit un conditionnement successif, par l’éducation notamment, qu’on ne remet pas en cause. Le problème, c’est que si on ne questionne pas ses propres conditionnements, on les transmettra à nos enfants ». Avant de rappeler : « L’égalité ne va pas de soi. C’est pour ça qu’il faut la construire. Je pense d’ailleurs qu’il n’y a pas plus égalitaire que le sport car chacun a une chance d’y arriver ». La preuve.

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com

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