Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 28.03.2013 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 201 fois

GARD : Le Semaine de la Fraternité sert-elle à quelque chose ?

A l'heure où le "racisme ordinaire" semble "décomplexé", selon la LICRA 30, son président Patrice Bilgorai, revient sur l'initiative du préfet du Gard : la Semaine de la Fraternité. Une semaine censée combattre les discriminations au profit de la fraternité, ce pilier républicain.

Objectifgard : Qu'est-ce que la LICRA (Ligue Internationale contre le Racisme et l'Antisémitisme) ?

Patrice Bilgorai : Il faut savoir que la LICRA est la plus vielle association anti-raciste de France. Nous défendons toutes les victimes de racisme. Le racisme aujourd'hui est polyforme, que l'on soit noir, arabe, musulman ou blanc.

O.G : Le racisme est-il en augmentation dans notre département ? 

P.B : Si on regarde les statistiques, oui. Il est important de noter que le racisme ordinaire est décomplexé. Or, je tiens à rappeler que le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit. Celui-ci n'a ni de couleur de peau, ni d'obédience politique, même si il reste en grande majorité derrière la bannière de l'extrême droite.

O.G : Qu'en est-il des victimes ? 

P.B : L'année dernière, nous avons reçu plusieurs dizaines de victimes. La grande difficulté est de réunir toutes les conditions, les preuves pour déposer plainte. En cas d'insulte, ce sera la parole de l'un contre la parole de l'autre.

Il est vrai que certaines personnes auront honte de porter plainte. Lorsqu'au commissariat vous passez derrière une plainte pour cambriolage, une agression, certains peuvent être un peu gênés. Mais le plus souvent, ce sont les personnes qui ne connaissent pas la loi.

SEMAINE DE LA FRATERNITE

O.G : La Semaine de la Fraternité se clôture aujourd'hui. Selon vous, permet-elle vraiment de lutter contre les discriminations ? Après tout, en France, nous avons chaque semaine des thèmes différents, comme la semaine dernière, celle de la courtoisie au volant. Mais est-ce que ça change vraiment quelque chose ?

P.B : Il faut d'abord saluer l'initiative du Préfet du Gard, Hugues Bousiges. Dans un premier temps il s'agit de mettre en relation des synergies, créer du lien entre différents partenaires. On ne peut pas faire croire qu'en une semaine la situation va s'améliorer dans le département.

Il faudra regarder d'ici quelques semaines pour voir les retombées. (…) Mais aujourd'hui, il semble y avoir une prise de conscience… Il faut que les non-racistes, ceux qui prônent l'égalité se fassent entendre.   

O.G : On voit souvent les associations s'insurger contre beaucoup de propos d'hommes politiques. Est-ce que vous n'exagérez pas un peu parfois ? 

P.B : C'est un reproche qui a été fait à la LICRA. Nous nous efforçons de ne pas surréagir : si nous réagissons à chaque fois nous risquons de ne plus être entendu. Néanmoins, nous sommes dans une période qui ressemble vraiment à celle des années 30. Mais il faut rappeler aux élus de la nation qu'ils doivent être responsable de leur propos.

O.G : Si Pierre Desproges était encore en vie, vous lui intenteriez un procès ?

P.B : Moi personnellement, sûrement pas. J'ai beaucoup de plaisir à écouter son humour, ou celui de Guy Bedos avec le sketch du bottin. Entre Dieudonné et Desproges, il y a une différence essentielle de nature. Mais vous savez, l'humour est un art qui correspond à une période de l'histoire, un contexte. Il ne faut pas l'oublier.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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