Une semaine durant, le Campus de l'apprentissage de la CCI Alès-Cévennes a ouvert ses portes aux chefs d'entreprises, aux jeunes et à leur famille. Cette journée du samedi 6 avril est le point d'orgue de cette manifestation axée sur l'échange, l'information et la rencontre.

À ce jour, le Campus de l'apprentissage compte 475 apprentis et stagiaires. Mais l'ambition de son directeur, Pascal Robert, poussé par l'enthousiasme de la Région Languedoc-Roussillon, est d'atteindre les 600 élèves d'ici 2016 dans le but "de répondre aux besoins des entreprises sur le bassin alésien." C'est pourquoi le CFA développe ses compétences et n'a de cesse que d'élargir son spectre de formations. Ainsi après l'ouverture en partenariat avec la fédération métallurgie d'un pôle Industrie ciblé sur les métiers de la chaudronnerie et de l'électrotechnique, une filière Tourisme est en cours de développement et devrait être créée dès l'année prochaine. "Aujourd'hui, certains secteurs sont en tension comme l'Industrie et le Tourisme. Les chefs d'entreprise ont du mal à recruter. L'apprentissage est une bonne solution pour eux, pour préparer l'avenir" précise le directeur. Alors pour les aider à franchir le pas, le CFA d'Alès a embauché deux personnes à temps plein en charge de prospecter les entreprises. Malgré les bonnes paroles, le pas reste hésitant. "Conséquence de la situation économique d'une part (et ce malgré les aides apportées par l’État : exonération de cotisations sociales, crédits d'impôts ; et la Région : aide à l'embauche, bonification, aide à la formation, à l'emploi, Ndlr). Et puis, il y a les mauvaises expériences pour certains chefs d'entreprise, il y a dix ans de cela, mais qui ne leur donnent pas envie de reprendre un apprenti."

"Il y a dix ans de cela." La formulation est à reprendre car si aujourd'hui l'apprentissage a bonne réputation, ce n'était pas le cas il y a encore dix ans. "Voie de garage pour les élèves les moins assidus", voilà comment on qualifiait la formation en alternance. Cette image a petit à petit été gommée grâce notamment à son ouverture aux études supérieures. "C'est certain, cela à redonner ses lettres de noblesse à la formation en alternance. Le CFA d'Alès est notamment en partenariat avec l’École des Mines d'Alès. Un jeune peut commencer par un CAP, puis se diriger vers un Bac Pro puis vers un BTS ou une licence. L'apprentissage est devenue une filière d'excellence." Preuve en est, les résultats du CFA d'Alès pour 2012 : 92% de taux de persévérance, 85% de taux de réussite et 83% de taux d'insertion professionnelle. Un bilan positif grâce notamment à la mise en place depuis 2005-2006 d'un accompagnement personnalisé des apprentis. "En quelques années, nous avons réussi à inverser la tendance. En 2005 nous étions à 30% de taux de rupture de contrat, en 2012 à moins de 10%."

Les portes ouvertes du CFA pour ouvrir les yeux aux jeunes

Faire venir des jeunes au CFA, c'est une chose. Mais les garder dans ses murs, c'en est une autre. "Ces portes ouvertes, c'est l'occasion pour les formateurs et professionnels de montrer aux jeunes ce qu'est le métier pour lequel ils souhaitent être formés. Car l'une des principales difficultés aujourd'hui, c'est qu'ils ont une image déformée des métiers. Être cuisinier au quotidien, ça n'a rien à voir avec Masterchef. Cette mauvaise vision qu'ils ont, peut ensuite les amener à arrêter leur formation" explique Pascal Robert. C'est pour cela que des ateliers de toutes les filières présentées par le centre de formation (Pôles Automobile, Industrie et Services) ont été mis en place lors de ces journées portes ouvertes, avec l'intervention des formateurs.

Stéphanie, 14 ans, domiciliée à Bagnols-sur-Cèze a participé à cette journée portes ouvertes ce samedi. Actuellement en 3ème prépa pro Cuisine et Service à Saint-Jean-du-Gard, elle est venue collecter des informations sur le CAP Cuisinier du CFA d'Alès, encouragée par ses parents : "On lui a toujours dit : "Tu feras ce que tu as envie de faire." D'ailleurs nous lui avons fortement conseillé la formation en apprentissage parce qu'elle peut ainsi toucher du doigt concrètement son futur métier." La cuisine, Stéphanie semble avoir trouvé sa voie, pas une voie de garage mais une voie de passion qui lui a donné un second souffle dans son cursus scolaire. "De la formation générale à la formation en alternance, elle a facilement gagné 4 à 5 points sur sa moyenne. Et tout ça parce que ça lui plaît !" commente sa maman qui elle-même, vient d'obtenir un BTS d'assistante de manager en alternance.

Stéphanie MARIN

stephanie.marin@objectifgard.com