A 45 ans, Silvain Pastor, écologiste convaincu a une nouvelle fois décidé de combattre dans l'arène politique, pour les municipales de Nîmes. Après avoir été exclu d'EELV, lui qui a fait condamner Jean-Paul Fournier pour "prise illégale d'intérêts" veut se refaire !  A travers une déclaration de candidature des plus originales - "de retour du Forum Social Mondial de Tunis, j’ai décidé d’être candidat à l’élection municipale de mars 2014 à Nîmes" - Silvain Pastor, costume large et barbe de trois jours bien prononcée, met au centre de sa campagne : “la gestion transparente et vertueuse de l’argent public“.

Un parcours politique agité 

Homme de convictions, Sylvain Pastor n'est pas généreux avec les compromis. Il le déclare lui-même : "j'ai un haut niveau d'exigence en matière de compromis". De quoi lui causer quelques difficultés pour avancer dans l'impitoyable sphère politicienne… D'ailleurs, son parcours qui, loin d'être un long fleuve, ressemble d'avantage à une mer agitée par la houle ! Après avoir fait une grande école de commerce, Silvain Pastor change radicalement de destiné, et finit par devenir cadre dans la fonction publique. Outre la sureté de l'emploi, c'est le service à l'intérêt général qui semble séduire ce fils de militant socialiste, qui fit, comme beaucoup d'autres, ses premiers pas politiques au sein de SOS Racisme.

Silvain Pastor se dirigea rapidement à Génération écologie. Ce mouvement impulsé par François Mitterrand pour contrecarrer (déjà à l'époque) la percée des Verts lors des européennes de 1989. Militant "de gauche", il ne tarda pas à se faire la malle de son parti, qui avait décidé de soutenir Jacques Chirac pour les présidentielles. Avec Noël Mamère, le Nîmois rejoignit les Verts, un mouvement dynamique sous Jospin, avec leur porte-étendard Dominique Voynet, alors ministre d l'environnement.

Couleuvres. "J'ai redynamisé le groupe local dans la Gard. A l'époque, il y avait trois pelés et un tondu", plaisante Silvain Pastor. En 2001, il fit son entrée au conseil municipal de Nîmes, dans l'opposition, au côté d'Alain Clary. Vinrent les régionales de 2004, Silvain Pastor, pas très fan de Georges Frêche, accepta difficilement de suivre son parti et de siéger au conseil régional. Une campagne en chassant une autre, l'écologiste décida de maintenir ses candidats aux cantonales de 2004. De quoi irriter Georges Frêche, "qui fit de moi un tricard pendant 6 ans (...) Vous savez, les socialistes nous ont toujours méprisés, en soit en nous achetant, soit en nous écrabouillant".

Le contentieux avec le PS ne s'est pas arrêté là. Alors que l'accord entre EELV et le PS est scellé sur l'attribution de circonscriptions, "le parti a décidé de m'éradiquer (…) en investissant Cavard à ma place dans la 6ème circonscription". D'où une âpre bataille judiciaire et son exclusion d'EELV. "Les écologistes se sont débarrassés de moi parce qu'ils savaient que je ne serais pas docile à l'Assemblée", pense-t-il. Son attitude, aurait "nui à certains carriéristes" de son parti. Et de critiquer la participation des écologistes au gouvernement : "Lorsqu'on est dans un gouvernement et que l'on obtient quasiment rien, il faut arrêter d'avaler des couleuvres", lance-t-il, évoquant le dossier de "l'E.P.R ou Notre-Dame-des-Landes".

Aujourd'hui, sans parti et avide de ce fameux "changement", Sylvain Pastor ambitionne de créer "un large rassemblement de gauche (…) Mais une vraie gauche" pour arracher la municipalité à l'équipe Fournier. Croit-il réellement en sa candidature ? Lui dit que "oui". Il propose même de conduire ce "grand rassemblement". Avec la multiplicité des candidatures de ce type, Silvain Pastor va devoir faire la queue…

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com