Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 19.04.2013 - tony-duret - 3 min  - vu 395 fois

SOS PONT-DU-GARD Incohérence et cacophonie. Tous sur le pont ! Amis lecteurs, apportez votre pierre à l’édifice

Photo DR/

Le Pont du Gard. Photo : Objectif Gard.

Un soleil de plomb tape autant qu’il en est capable ce jeudi après-midi sur le Pont-du-Gard. Il est 15 heures quand trois courageux marcheurs, Cyrielle, Thomas et une amie, arrivent tranquillement sur le parking de la rive gauche, là-même où les véhicules sont invités à se stationner. Vigilant, le gardien s’approche des trois piétons et leur indique le tarif de la visite : 15 euros pour les trois. Ils peuvent s’estimer heureux, c’est une bonne affaire : une personne seule aurait payé 10 euros. Heureusement que les trois amis n’étaient pas en file indienne et qu’ils sont venus ensemble : éloignés les uns des autres, sans se connaître, ils auraient payé 30 euros. Le double ! La prestation finale (découvrir le pont), elle, restait la même.

En aparté, Cyrielle, abasourdie, se confie : « On est étudiant, on vient pour une heure à peine, histoire de voir le Pont-du-Gard. C’est cher ! C’est une arnaque pour les touristes». Quand on lui demande d’où elle vient, elle explique : « Je suis à côté d’Orange. Je me suis garée un peu plus loin parce que 18 euros (l’entrée pour un automobiliste, NDLR), c’est trop pour nous. Pourquoi il n’y a pas de tarif étudiant ? », interroge-t-elle avant de reprendre : «  Et si on avait été gardois, ça aurait été gratuit, c’est ce qu’il nous a dit à l’entrée », dit-elle en désignant le gardien du regard.

Cyrielle ne le sait pas, mais ce qu’elle dit est faux. Du moins, il faut le supposer si l’on en croit le service communication du site touristique. Un gardois n’est pas plus avantagé qu’un autre. Pas de discrimination « gardoitive », hélas. Tout piéton - s’il n’est pas randonneur -, qu’il soit de Remoulins, de Paris ou de Pékin ; milliardaire ou chômeur, fan de Nabilla ou non, devra payer dix euros. A partir de deux piétons, c’est quinze euros. Un tarif qui semble encore trop élevé pour la jeune femme. Il y a fort à parier que de l’eau pourra couler sous le Pont-du-Gard avant que Cyrielle n’y remette les pieds.

La pose des nouvelles barrières

« Avec les barrières, les piétons paieront ! »

A l’entrée toujours, au niveau du rond-point de la rive gauche, deux ouvriers transpirent à la pose d’une barrière. L’un d’eux raconte : « On a commencé les travaux il y a un mois. On pose des barrières qui ne devraient pas être franchissables par les piétons. Comme ça ils paieront ». Le but de la manœuvre est que personne ne puisse contourner l’entrée. Autrement dit, tous les chemins doivent mener à Rome. Mais sur la route de Rome, il faudra s’arrêter aux péages.

Seulement, les péages, on veut bien les payer mais encore faut-il savoir pourquoi : « J’ai demandé !, avoue une femme venue de Poitiers. On m’a dit que dans le prix, il y a le parking et tous les services à côté comme l’exposition ou le musée. Mais moi, je m’en moque du musée. Il ne faut pas obliger les gens à payer des prestations. Ils devraient mettre un système à la carte », suggère-t-elle.

Tarifs Pont-du-Gard

Renseignements pris auprès du service communication, il n’y aurait rien de neuf sous le soleil. Circulez, y’a rien à voir, nous fait-on savoir. La formule « piéton » à 10 euros et la « cycliste » à 12 euros ? « Elles ont été voté en conseil d’administration le 27 novembre 2009 et appliqué depuis le 1er janvier 2010 », explique la directrice de la communication. Oui, mais alors que les forfaits pour bus, voitures, camping-cars et motos sont affichés à l’entrée (voir les photos ci-contre), pourquoi les piétons ne sont-ils pas informés – comme les autres – de la somme qu’ils devront régler ? « Un oubli », selon la communicante. Trois ans d'oubli...

Pourtant, quand on interroge le gardien, il n'est plus question d'oubli : « C’est normal, le forfait piéton a été mis en place au début du mois dernier ». Qui croire ? Pourquoi quitte-t-on le Pont-du-Gard avec un sentiment diffus ? Avec autant de questions ? Comment fait-on la distinction entre un visiteur qui devra payer 10 euros l’entrée et un randonneur pour qui ce sera gratuit ? Sur quels critères ? Pourquoi deux personnes qui se suivent de quelques mètres devraient-elles payer 20 euros l’entrée contre 15 pour les deux mêmes qui arrivent ensemble ?

Le hasard est taquin. Alors que l'on se pose toutes ces questions, Cyrielle, Thomas et son amie, nos marcheurs du début, quittent le parking du Pont-du-Gard. On leur demande s’ils n’ont pas regretté les 15 euros dépensés à l’entrée. « Figurez-vous qu’on n’a rien payé !, fait savoir Thomas. On nous a dit de passer par l’accueil mais on s’est rendu compte qu’on pouvait voir le pont sans s’y arrêter ». Vraiment étrange...

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com

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