Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 20.04.2013 - stephanie-marin - 2 min  - vu 244 fois

CHATEAU DE PORTES Roger Deleuze a apporté sa pierre à l'édifice, l'Etat lui a bien rendu

Photo DR/S.Ma

Les yeux humides, la voix tremblante, le verbe hésitant pour les remerciements. Les paroles élogieuses qui ont accompagné la cérémonie de la remise de l'ordre national du Mérite ont profondément touché Roger Deleuze. Le Cévenol au grand cœur, tous le concèdent bien volontiers, a voué sa ferveur au Château de Portes, autrefois un amas de pierres, aujourd'hui un édifice qui se dresse fier sur sa colline classé monument historique. "En 1969, Roger Deleuze organisait le premier chantier d'éducation populaire sur ce château. L'ambition était alors de redonner un éclat au vaisseau de pierres. Un capitaine était né. Il lui fallait trouver un équipage" a raconté le préfet du Gard, Hugues Bouziges. La nature de l'homme, celui qui, à ses 20 ans, a connu la déportation, celui qui n'a eu de cesse que de transmettre aux jeunes son histoire et celles de ses terres cévenoles, celui qui accueillait volontiers les villageois dans sa maison pour suivre les aventures de Thierry la Fronde au temps où les téléviseurs se faisaient rares ; a fait qu'ils ont été nombreux à se rallier à son combat. En 1972, l'association pour la Renaissance du Château de Portes a ainsi vu le jour. Le Cévenol en sera le président de 1974 jusqu'en 1992.

Le Château de Portes. Photo DR/S.Ma

Ses compagnons de galère sont là, ce samedi, pour se souvenir avec Roger Deleuze, aujourd'hui président d'honneur de l'association, de cet immense chantier qui plus de quarante ans après n'est toujours pas achevé. Laissons le temps au temps. "Il ne fallait pas être quelque peu "destimbourlé" pour s'attaquer à ce chantier colossal et permettre à notre fleuron de se laisser admirer par tous encore de nos jours alors que s'ils n'avaient pas fait preuve de cette audace phénoménale qui initia l'éclosion de plus de 44 ans de chantiers, que resterait-il de ce vaisseau en Cévennes que ses propriétaires avaient lâchement abandonné et continuent à mépriser par leur attitude mesquine, prétentieuse et sournoise" a lancé le maire de la commune. Cette audace coûte cher à l'association qui en 2012, avait été contrainte de fermer les portes du Château faute de moyens. La fermeture a été prolongée pour l'année 2013 (Cliquez ici). Reste une bataille a gagné encore : Faire que ce Château soit un jour ancré dans un projet culturel car "les pierres n'ont de valeurs que si elles sont utiles. Et peut-être que demain nous pourrons rêver à un projet d'extrême utilité pour les Cévennes et même pour l'ensemble du département" a commenté Patrick Malavieille,  président de la Communauté de Communes du Pays Grand'Combien.

Stéphanie MARIN

stephanie.marin@objectifgard.com

Stéphanie Marin

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