Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 15.05.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 482 fois

FERIA Démonstration de force des Anti-corridas à Alès... En images

Claudia. Asti en Italie. "La corrida inscrite au patrimoine culturel immatériel de la France. C'est une honte. Ce n'est pas de l'art, comment peut-on penser ça. C'est de la torture, on fait souffrir un animal. Il faut sauver ses taureaux qui sont massacrés pour "le plasir" de ses tortionnaires."

Selon Jean-Pierre Garrigues, 4 000 anticorridas étaient présents pour la manifestation organisées par le CRAC. Selon les forces de l'ordre, ils étaient 1 200. Photo DR/S.Ma

C'est un Jean-Pierre Garrigues survolté, plein de convictions et de hargne qui a guidé ce samedi 11 mai un cortège composé de 4 000 anti-corridas selon ses dires, 1 200 pour les forces de l'ordre, sur le pavé alésien au moment même où se tenait la première corrida de la Feria dans les Arènes du Tempéras. Peu importe le nombre, la démonstration de force des anti pour faire tomber "la dictature tauromachique" a de toute façon été remarquée par tout Alès. Car après deux heures de négociations, hier (vendredi 12 mai), face au sous-préfet d'Alès, Christophe Marx et des représentants de la Direction départementale de la sécurité publique du Gard, Jean-Pierre Garrigues, vice-président du Comité Radicalement Anti-corrida (CRAC) Europe, avait obtenu que les manifestants puissent "frôler" la Feria et franchir en partie et en toute légalité, la zone interdite par arrêtés municipaux pris par Max Roustan, "le grotesque maire dAlès" -- c'est le "branleur de Brésis", surnom qu'avait attribué Max Roustan à Jean-Pierre Garrigues lors de l'inauguration de la Feria, qui le dit -- et validés par le tribunal de Nîmes (Lire ici).

Un sitting improvisé sur la place Gabriel Péri à Alès. Photo DR/S.Ma

De 14 heures à presque 16 heures, les cars ont défilé devant le parc du Colombier d'Alès. Certains venaient de tout près, Avignon, Montpellier ou encore Marseille. Carcassonne, Toulouse, Saint-Étienne, Lyon etc, de nombreuses villes de France étaient représentées dans le cortège anti-corrida. Mais d'autres ont fait un voyage de plusieurs heures traversant même les frontières françaises. Eh oui, des Espagnols, des Belges, des Italiens ont aussi tenus à exprimer leur colère en suivant le pas de Jean-Pierre Garrigues, d'abord le long du quai Boissier de Sauvages, aux abords du Gardon par le quai Kilmarnock, puis sur le quai Jean-Jaurès avant d'arriver vers 17h15 sur la place Gabriel Péri. Là, puisqu'il était trop tard pour s'en prendre "pacifiquement" aux aficionados déjà entrés dans les Arènes, le vice-président du CRAC avec l'autorisation des forces de l'ordre, a improvisé avec ses manifestants un sitting dans la joie et la bonne humeur, encore à ce moment-là. "Ces corridas sont les dernières à Alès. L'année prochaine, il n'y en aura plus. Ce n'est pas notre culture, c'est de la torture" a lancé Jean-Pierre Garrigues devant des festaïres étonnés, avant de prêter son micro au juge anti-corrida Gérard Charollois, vice-président au tribunal de grande instance de Périgueux et président de la Convention Vie et Nature pour une Écologie Radicale : "Comme disait Victor Hugo, torturer un taureau pour le plaisir, pour l'amusement, c'est beaucoup plus que torturer un animal, c'est torturer une conscience."

Point d'arrivée du cortège sur l'avenue Carnot à deux pas de la Clinique Bonnefon. Photo DR/S.Ma

Mais alors que le cortège se rapprochait des Arènes, la tension montait d'un cran à chaque pas. "La peur va changer de camp" a hurlé Jean-Pierre Garrigues tandis que des CRS se postaient derrière des barrières sur l'avenue Carnot, juste après la clinique Bonnefon (avant les négociations en sous-préfecture, le cortège avait interdiction de dépasser le pont Neuf). De l'autre côté de ces barrières, la zone rouge, celle où au loin une poignée de personnes désignées comme étant des aficionados par Jean-Pierre Garrigues, ont pointé le bout de leur nez provoquant la colère des anti-corridas. La passion l'a emportée sur la raison. Des noms d'oiseaux, des gestes peu élégants et même des excès de violence... Les anti-corridas ont laissé éclater leur colère mettant une claque au pacifisme. De jeunes gardians camarguais ont même reçu des pierres et une chaise alors qu'ils passaient en camion sur les berges du Gardon.

Les CRS ont dû faire usage de leur bombe lacrymogène pour calmer les manifestants. Photo DR/S.Ma

Il aura fallu qu'un CRS se saisisse d'une corne de brume ou encore que Laurent Burgoa, adjoint au maire de Nîmes, fasse une apparition express à la sortie de la corrida, pour déclencher les foudres des manifestants. À tel point que les fonctionnaires de police ont dû dégainer les bombes à gaz lacrymogène. "Il y a eu provocation, s'est défendu Jean-Pierre Garrigues. Nous ne sommes pas des petits garçons et des petites filles dans une classe dans laquelle on nous dirait gentiment : Attention, il ne faut pas toucher à la corrida. C'est fini tout ça. Attention les tortionnaires, si vous voulez la guerre vous l'aurez. La corrida va tomber à Alès !"

Deux autres manifestations auront lieu demain, dimanche 12 mai. Les rendez-vous sont fixés à 9 heures et à 15 heures devant le parc du Colombier à Alès.

En images

[gallery link="file" columns="5"]

Stéphanie MARIN

stephanie.marin@objectifgard.com

Stéphanie Marin

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio