NÎMES. Kiabi : Les raisons de la colère
Le torchon brûle entre les salariés de Kiabi du Family Village et la direction du magasin. Au coeur du conflit : les conditions de travail et le management du premier groupe français de distribution de prêt-à-porter.
En ce premier jour de soldes d'été, quelques Nîmois, chanceux d'être en vacances et avec quelques euros en poche, se sont rués à la zone commerciale Family Village… A l'entrée du parking, un comité d'accueil estampillé CGT donnait volontiers quelques tracts à la moindre fenêtre baissée. "Nous sommes ici aujourd'hui pour protester contre l'ouverture de Kiabi ce dimanche pour les soldes mais aussi pour dénoncer les conditions de travail des vendeuses", rapporte avec ardeur Jean-Louis Crestin, trésorier de la CGT Commerces et Services.
A quelques mètres Corinne Belon, délégué du personnel et vendeuse à Kiabi depuis plus de 25 ans est très remontée : "Le nouveau magasin s'est élargi de 1000m2 et la direction n'a pas recruté (…) Nous sommes actuellement 19 CDI, un peu moins de CDD et 8 stagiaires ! Nous avons besoin de nouvelles embauches". Et de pointer les conditions de travail "déplorables" des vendeuses : "A la caisse, les filles ne peuvent pas s'assoir, les cabines d'essayage ne sont pas aménagées pour prendre les articles que les clientes ne veulent pas et les issues de secours sont encombrées par les cartons".
Au coeur du conflit, le management du premier groupe français de distribution de prêt-à-porter détenu par la famille Mulliez, qui affiche fièrement ses 1,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur leur site internet. Un site "vitrine" où "l'écoute et la prise en compte de l'avis des salariés" brandit à travers ses chartes et autres déclarations "ne se traduisent pas dans les faits", selon la vendeuse. "Tout se décide à Lille, au siège (…) Nous avons le sentiment de ne pas être écouté", ajoute-t-elle, regrettant un management de proximité et une véritable gestion des ressources humaines. Dans sa poche, son téléphone portable ne cesse de sonner. "C'est mon patron", explique-t-elle, "il veut sûrement que j'arrête tout et que j'aille le voir. Je vous tiendrai au courant de la suite".
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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