Si des dispositions ont été prises par la SNCF, les contrôleurs de la ligne à un euro, Nîmes/Grau-du-Roi, assurent que la situation est loin d'être réglée.

Jean* est exaspéré. Contrôleur alèsien, il pratique la ligne Nîmes/Grau-du-Roi quasiment depuis sa création… "L'offre ne correspond pas à la situation", explique-t-il, assurant "qu'un jour il va y avoir une catastrophe : une bagarre qui va mal finir, une personne qui finira gravement blessée". En cause : l'affluence "monstre" du TER Nîmes/Grau-du-Roi à un euro, "qui ne possède qu'une rame pour le départ de 12h55 du lundi au vendredi (…) Ce qui est insuffisant, sachant qu'en rame peut contenir un peu plus de 200 personnes alors que nous comptons bien 600 voyageurs".

Et en période estivale, la fréquentation est d'autant plus importante que constante. "Samedi dernier nous avons connu un nouvel incident et des personnes ont été interpellées en gare de Vauvert", poursuit l'agent, qui tient à dépassionner le débat concernant "les racailles".  "Il ne faut pas stigmatiser. Les jeunes de banlieues ne sont pas les seuls responsables de ces incidents. (...) C'est vrai qu'il y en a, mais le vrai problème c'est le nombre de personnes entassées dans le wagon et qui s'exaspèrent très vite, ce qui est compréhensible".

Convention.  "Des efforts ont été fait par la SNCF", reconnait le contrôleur, comme "la mise en place d'une deuxième rame le samedi midi ou des dispositifs de filtrage à chaque entrée du TER". Néanmoins, cela ne semble pas suffire : "il n'y a toujours qu'un seul contrôleur dans le train (…) Et la deuxième rame n'est mise en service que le week-end. Nous avons essayé d'en faire part à la direction, mais elle nous dit que rien ne peut être fait avant 2014". 2014, date de la renégociation de la convention qui lie la SNCF et la région Languedoc-Roussillon. Mais aussi année d'élection... A suivre.

*Le nom a été changé

C.M