MARCHE EN MÉMOIRE DE LAURENT Le silence et le souvenir
La dignité a traversé Nîmes. C’était hier en fin de journée. Un long cortège blanc d’une cinquantaine de personnes a marché en silence, en mémoire de Laurent Julien, de la gare au Palais de Justice. Comme si toute la ville s’était passé le mot, le temps s’est arrêté quelques instants. Les badauds, d’abord intrigués puis respectueux, se sont figés. Un ange est passé. Il s’appelait Laurent Julien, assassiné durant l’été 2011 à Nîmes.
Les proches de Laurent : ses deux frères, son compagnon, ses amis, ses collègues de travail, ont ensuite déposé des roses blanches sur les marches du Palais de Justice. Toujours en silence. Les grilles du Palais, elles, étaient fermées. Si la Justice est connue pour être aveugle, elle ne pouvait en revanche pas rester sourde à la détresse et à la tristesse des proches de Laurent. Mais encore plus à leur envie de comprendre. Comprendre pourquoi il a été tué ? Par qui ? Comprendre aussi pourquoi après deux ans d’enquête, le juge des libertés et de la détention, contre l’avis de tous, a décidé de ne pas placer un suspect avec un casier judiciaire en détention provisoire ? Ce dernier, surveillé par un bracelet électronique, prendra la fuite (relire notre article).
Pierre-Emmanuel, le petit frère de Laurent, prend sur lui : « Aujourd’hui, c’est un hommage à mon frère mais aussi un combat pour que la vérité éclate même si, pour moi, la pilule ne passera jamais. Je veux savoir ce qu’il s’est passé parce que l’imagination est pire que la réalité. Je veux aussi savoir pour mon père qui est décédé le 1er janvier de cette année et qui ne connaîtra jamais la vérité». Interrogé sur le suspect qui a pris la fuite, le jeune homme est très étonné : « Il a eu l’occasion de s’exprimer devant la justice et il a toujours gardé le silence. Il se dit innocent mais à la première occasion il a pris la fuite. C’est un peu ambigu comme attitude. Enfin, il y a son courrier dans lequel il écrit qu’il espère que la France va sortir des ténèbres de la démocratie pour aller vers la charia ». L’avocat de la famille de Laurent, Maître Olivier Bessodes, rebondit : « Il est évidemment présumé innocent mais quand on sait que la charia prône la peine de mort pour les homosexuels, c’est un indice de plus ».
Le 2 octobre prochain, la justice étudiera une demande de nullité déposée par les avocats de la partie adverse. D’ici là, Maître Bessodes espère que les analyses scientifiques, dont les résultats seront connus en septembre, porteront leurs fruits. Et qu’après deux ans, les langues vont enfin se délier : « On ne peut pas séquestrer, transporter et enterrer un homme d’1,80m seul », conclut l’avocat qui a toujours « espoir que la vérité éclate ». Une vérité que mérite amplement cette famille décimée.
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com
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