Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 06.08.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 249 fois

GARD Par amour pour leur fils, Bruno et Annick entament leur neuvième jour de grève de la faim

Bruno et Annick Richard en sont à leur neuvième jour de grève de la faim devant le ministère de la Santé. Photo DR/

Par amour pour un enfant, un père et une mère trouvent toujours assez de force pour franchir les plus hautes montagnes, il n'en est pas d'infranchissable. Il y a six années maintenant, Bruno et Annick Richard, installés à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), leurs racines sont ancrées aux quatre coins du Gard, à Nîmes, Saint-Laurent d'Aigouze etc, se sont retrouvés subitement au pied de l'Everest dans l'Himalaya, le plus haut sommet du monde. Jusqu'à ce 29 mars 2007, ces parents de trois enfants, menés une vie paisible, un long fleuve tranquille. Mais tout a basculé, lorsque Robin, un de leur jumeau âgé de 13 ans, a été frappé à la tête par un coup de foudre alors qu'il participait à une sortie scolaire à Trets. Un seul éclair qui a projeté l'adolescent à plus de dix mètres au sol, le plongeant dans un coma dépassé. "Il a été transporté à l'hôpital La Timone, se souvient Bruno Richard, la voix pleine de larmes. Les médecins nous parlaient d'un pronostic vital carrément nul. On nous a dit qu'il fallait le débrancher. Comment pouvait-on achever notre enfant, on ne pouvait pas tuer Robin." Alors contre l'avis du corps médical, Annick et Bruno, croyant aux progrès de la science, ont décidé d'engager un combat, de gravir les sommets, un après l'autre, pour sauver la vie de leur fils. "Jour après jour, nous étions à ses côtés, et il est sorti du coma. Mais les médecins ne voulaient pas lui administrer les soins dont il avait besoin." C'est alors que les petites gens, comme Bruno se qualifie, se sont imposés dans ce combat à grands coups médiatiques.

"Un dossier médical, c'est comme un casier judiciaire"

Aujourd'hui, à 20 ans, Robin est dans un centre de rééducation fonctionnelle en Seine-et-Marne où il suit au quotidien une à trois heures de kinésithérapie. "Ce n'est pas assez. Robin a besoin de soins de kinésithérapie, de psychomotricité, d'électro-stimulation et de balnéothérapie intensifs. Robin a du potentiel. Grâce à notre travail depuis six ans, aujourd'hui, mon fils peut se tenir debout, il sait lire et compter. Il sourit même lorsqu'on raconte des blagues." Oui mais voilà, lorsque les médecins lisent le dossier médical du jeune homme, vident de tout espoir d'amélioration, ils invitent les parents combattants à rentrer chez eux avec leur enfant. "Un dossier médical, c'est comme un casier judiciaire, lorsqu'il est marqué d'un bilan désastreux, on vous condamne avant l'heure. Pourtant, le 18 avril dernier, ce qui a mis fin à ma troisième grève de la faim, nous avons reçu une lettre présidentielle signée de Marisol Touraine (ministre des Affaires sociales et de la Santé, Ndlr) et de François Hollande, qui donnait l'assurance d'un renforcement des soins de Robin. Mais depuis rien n'a été fait. "

Neuvième jour de grève de la faim

Malgré cela, Annick et Bruno n'ont jamais eu l'intention d'abandonner, ce sommet de l'Everest, ils comptent bien l'atteindre un jour. Le 29 juillet dernier, tous deux se sont lancés dans une grève de la faim devant le ministère de la Santé. Au neuvième jour, si le corps commence à montrer des faiblesses, dans la tête la détermination est plus forte que tout. "J'ai beaucoup de crampes, de raideurs et des crépitements aux doigts et aux pieds. J'ai mal à la tête et je commence à avoir des hallucinations. Mais c'est normal, depuis neuf jours, j'ai stoppé toute alimentation, je ne m'hydrate plus. Je m'accorde simplement trois cafés sucrés par jour. Honnêtement, ce sont les nerfs qui me font tenir." Neuf jours, et toujours aucun contact établi avec le ministère de la Santé. "On nous regarde mourir, se désespère Bruno Richard. Matignon, le ministère et l'Elysées savent qu'on est là et ce que nous faisons. Tous les jours on nous envoie des agents du service de sécurité qui viennent gentiment nous demander comment nous allons. Mais aucun officiel n'est venu à notre rencontre." Bruno et Annick le promettent, ils ne lèveront pas le camp avant d'avoir "transmis leurs demandes auprès des gens du ministère."

Le site de l'association Robin Richard : Ici.

Stéphanie MARIN

stephanie.marin@objectifgard.com

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