Militants et responsables politiques de l'UMP se retrouvent aujourd'hui à la manade Bilhau, à l'occasion de la fête de la fédération. Invité d'honneur : Jean-Pierre Raffarin. L'ancien Premier ministre a appelé Yvan Lachaud à respecter "l'étique de l'unité".

Jeans et chemises ouvertes, les responsables politiques de l'UMP gardoise se la jouent "décontracté", ce dimanche à la manade Bilhau, à l'occasion de la fête de leur fédération. "Tiens tu es venu en touriste", ironise le maire d'Alès, Max Roustan, donnant une accolade à Yvan Lachaud, vêtu d'une petite chemise en lin.

L'adjoint UDI au maire de Nîmes et candidat potentiel à la mairie a officiellement été invité par le sénateur-maire, Jean-Paul Fournier, qui brigue un troisième mandat. Une présence symbolique, à la veille de nouvelles négociations entre les deux prétendants au trône municipal.

Si les divisions préoccupent fortement la droite nîmoise, ce dimanche, le moral des responsables locaux était au beau fixe. Et pour cause : Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et vice-président du Sénat, a fait le déplacement pour adresser un message à sa formation politique et à ses cousins centristes : "Il faut respecter une étique de l'unité".

Dans son discours, le cacique de l'UMP a d'abord évoqué la guerre Fillon/Copé qui a fait couler beaucoup d'encre, entachant sérieusement la crédibilité du parti à entamer la "reconquête" : "L'UMP va mieux… On est bien d'accord, que cela n'a pas toujours été le cas…", reconnait, sourire aux lèvres, Jean-Pierre Raffarin. Et d'ajouter : "nous avançons dans une voie d'apaisement (…) Mais on ne doit plus accepter que l'un d'entre nous fasse sa pub en critiquant l'autre. Il faut se préparer et ne plus se diviser".

"Belle politique". La transition est alors toute faite pour évoquer les enjeux locaux des municipales et le dossier nîmois où l'union entre centristes et umpistes semble dés plus compliquée… "Vous savez, les municipales, c'est là où se fait la belle politique. C'est là ou on cherche à construire plutôt qu'à détruire", lance dans une envolée oratoire Jean-Pierre Raffarin. Sur l'estrade, Jean-Paul Fournier, Franck Proust, Richard Tibérino, Yvan Lachaud et Thierry Procida plébiscitent d'un hochement de tête les paroles de l'ancien chef de gouvernement.

"A Nîmes, nous avons vocation à avoir une liste pour les municipales. Une liste ouverte à toutes les sensibilités", explique Jean-Pierre Rafarin. Si du côté UMP, l'unité est désirée, elle doit néanmoins se faire autour du maire sortant, Jean-Paul Fournier. "Le seul qui est capable, à ce jour, de faire l'union pour remporter les élections", pense l'adjoint au maire de Nîmes, Laurent Burgoa.

"Le maire est l'homme le plus apprécié. Il incarne sa ville", renchérit Jean-Pierre Raffarin. Et de brandir la menace d'une défaite en cas de division : "Je me souviens d'un 21 avril où Jospin n'avait pas pu arriver au deuxième tour parce que son camps été divisé". Dans le Gard, la défaite de Bousquet et la victoire du communiste Alain Clary hante encore la droite nîmoise.

A la fin des discours, tout ce petit monde s'éclipse gentiment vers le bar… Intercepté au vol, Franck Proust, le Premier adjoint, a laissé planer le doute quant à participation à la liste de l'UMP pour les prochaines municipales : "si Jean-Paul Fournier n'avait pas été candidat, je l'aurai été (…) J'attends des garanties pour l'avenir". Un discours qui fait sérieusement échos à celui du "diviseur", Yvan Lachaud. Le coordinateur de l'UDI dans le Gard entend "faire des concessions si de l'autre côté on en fait aussi". La "belle politique" locale de Jean-Pierre Raffarin, n'a visiblement pas de leçons à donner à la politique nationale.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com