Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 22.09.2013 - elodie-boschet - 2 min  - vu 1873 fois

CONCOULES Rencontre avec les travailleurs handicapés de « La Cézarenque », ferme d'élevage traditionnel

90 personnes handicapées mentales travaillent à La Cézarenque à Concoules. Photo DR/EB

On ne s'en doute pas forcément quand on les achète, mais les produits proposés à la ferme d'élevage traditionnel « La Cézarenque », nichée sur les contreforts des Cévennes gardoises, sont confectionnés par une équipe de 90 travailleurs handicapés mentaux.

Cet établissement de service et d'aide par le travail (ESAT) a vu le jour en 1972 pour accueillir des adolescentes déficientes intellectuelles, prises en charge à l'époque par l'institut médico-pédagogique créé en 1958 à Génolhac. Avec 30 travailleurs au départ et au fur et à mesure du fonctionnement de la nouvelle structure, des places supplémentaires se sont développées, avec toujours le même objectif : l'accès au travail et l'accomplissement de la personne handicapée.

À la chèvrerie, les travailleurs s'occupent de la traite, de la confection des fromages et des naissances. Photo DR/EB

Tournée vers le travail agricole et l'agroalimentaire, La Cézarenque offre de multiples activités pour les travailleurs, encadrés par des moniteurs. Sur place, deux fermes s'étalent sur 55 hectares, avec d'un côté un élevage de porcs, de volailles et de de brebis, et un troupeau de 75 chèvres de l'autre. Les ateliers consistent alors à apporter les soins nécessaires aux animaux et à fabriquer le fameux pélardon des Cévennes en Appellation d'origine protégée. Pour la partie agroalimentaire, les ateliers sont nombreux : charcuterie, pâtisserie et boulangerie, chocolateries et confitures, restauration et biscuterie. « Les travailleurs s'occupent également de l'entretien de la propriété et de prestations de services telles que la préparation des repas, le ménage et la lingerie », complète Aygline Chamboredon, directrice adjointe de la structure.

Plusieurs ouvriers travaillent à l'atelier de pâtisserie et de boulangerie. Photo DR/EB

Et quand ils ont fini leur journée, la plupart rejoignent les foyers, dont l'un est situé sur le site même de la Cézarenque et les deux autres à Génolhac. Des équipes éducatives les aident dans la prise en charge de leur quotidien et les accompagnent au jour le jour pour acquérir davantage d'autonomie. Tout au long de la semaine et pendant les week-end, des loisirs sont proposés aux résidents. Au total, 66 handicapés sont accueillis dans ces structures et 24 personnes rentrent chez elles après avoir effectué leur journée de travail. Les familles, quant à elles, « certaines sont présentes et d'autres moins », souligne la directrice adjointe.

Les conditions d'admission à l'ESAT

Plusieurs étapes sont nécessaires avant qu'une personne handicapée soit admise à La Cézarenque. Celle-ci doit avoir entre 18 et 60 ans et sa qualité de travailleur handicapé doit être reconnue par la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapés (CDAPH). Une visite de pré-admission est ensuite organisée suivie d'un stage de quatre semaines. Ensuite, une période d'essai de six mois démarre dans le cadre d'un contrat de soutien et d'aide et par le travail, avec un projet professionnel et individuel. À Concoules, les travailleurs handicapés sont originaires pour la majorité des départements du Gard, de l'Ardèche et de la Lozère, mais aussi de l'Hérault, des Bouches-du-Rhône, des Pyrénées-orientales et des Hauts-de-Seine.

Le 2 décembre prochain, l'établissement organise une journée portes ouvertes pour faire connaître la structure au grand public.

 Elodie BOSCHETelodie.boschet@objectifgard.com

Elodie Boschet

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