Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 18.10.2013 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 154 fois

JALLATTE. Le compte à rebours est enclenché

Des salariés de l'entreprise Jallatte, déterminés mais aussi inquiets de l'avenir de leur entreprise. Cet après-midi, à la préfecture du Gard. D.R/C.M

Perte de clients, baisse croissante de la production et déficit d'image… "Les jours de l'entreprise sont comptés" pour les salariés de l'entreprise Jallatte, détenue par le groupe italien Jal Group, basé au Luxembourg. Objectif : Ramener le dossier dans les filets de la justice française. 

La bougie se consume jour après jour. Et la lueur d'espoir que suscite sa flamme, s'assombrit semaine après semaine. Cet après-midi, les salariés de l'entreprise de chaussures de sécurité de Saint-Hippolyte-du-Fort, détenue par la holding italienne Jal Group (NDLR : elle même détenue par le fonds de pension italien Progressio SGR) avaient de nouveau rendez-vous à la préfecture à Nîmes.

"Nos jours sont comptés. Nous perdons des clients, nous ne produisons quasiment plus rien. Vous vous rendez compte, avant nous fabriquions 400.000 à 500.000 chaussures par mois. Aujourd'hui c'est à peine si nous en faisons 10.000 ", explique l'un des salariés, déçu du comportement des dirigeants. Et ce n'est pas le seul : Hugues Bousiges, préfet du Gard, n'a pas caché sa déception à l'égard des dirigeants et de leur "errements". Poumon économique des Cévennes, le site industriel fort de sa centaine de salariés est menacé depuis des mois de cessation de paiement.

Alors, cet après-midi, à la faveur d'une énième réunion, les pouvoirs publics ont tenté de trouver une solution et ont fait l'inventaire des potentiels repreneurs. Mais pas facile, quand le montage juridique du groupe, basé au Luxembourg, ne donne quasiment aucune marge de manoeuvre à la France pour intervenir. "Il faudrait que les Italiens déposent le bilan pour que le tribunal de commerce de Nîmes s'empare du dossier et trouve un repreneur avec un véritable projet industriel", avance Christian Dubois délégué syndical CGT.

Pépite. Selon les salairés, la stratégie de l'entreprise est toute autre : "Ils ne veulent pas se séparer de cette pépite. Jallatte est encore l'une des seules structures du groupe à faire qui a encore de l'avenir. Les dirigeants veulent trouver un repreneur, certes, mais un industriel qui reprendrait tout le groupe, les entreprises italiennes comprises. Et ce sont d'ailleurs ces entreprises qui embauchent les dirigeants ! ", assure un autre salarié.

Depuis quelques mois, un administrateur luxembourgeois a été sollicité par Jal Group pour tenter de pallier au désir du groupe. Reste que "pour gagner du temps et éviter tout obligation de dépôt de bilan, les dirigeants ont fait appel à une mission de conciliation relative à la dette du groupe". En clair : un administrateur de Montpellier tente de savoir si une restructuration de la dette de Jallatte est possible. "L'URSAFF a refusé de structurer la dette. Mais le problème, c'est que cette mission doit durer trois mois. Le temps nécessaire pour couler la boite", ajoute Christian Dubois.

Les salariés ont alors réitéré leur désir de rencontrer l'administrateur montpelliérain. "Lui seul peut mettre un terme à sa mission avant les délais légaux", explique un autre salarié. Si tel était le cas, les créanciers pourraient réclamer le paiement de leurs dette. L'entreprise se retrouverait alors dans l'obligation de déposer le bilan avec à la clef, un redressement judiciaire… "Vous savez, nous avons de sérieux repreneurs", assure les salariés. "Les dossiers semblent solides", déclare le directeur de la banque de France, Nicolas Resseguier. Un attrait pour la marque mais aussi le savoir-faire des employés… ". Reste que si la pépite Jallatte intéresse, la ghiaia qui l'entoure est loin de séduire les industriels !

D.R/C.M

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

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