Les automobilistes qui ont emprunté la départementale 6572, qui relie Vauvert à Saint-Gilles, ont dû faire preuve de patience en ce début d’après-midi. Pendant une petite heure, les membres de la FNSEA – Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles – et les Jeunes Agriculteurs ont bloqué un tronçon de route où se trouvent deux bornes Ecotaxe, deux bornes qui symbolisent et concentrent leur colère. Frédéric Meiffre, le représentant du syndicat des Jeunes Agriculteurs du Gard, explique : « Cette taxe touche encore une fois les entreprises qui travaillent. On demande l’annulation de l’écotaxe au moins pour les filières agricoles. Ils l’ont arrêtée pour la filière laitière. Pourquoi pas pour nous ? », interroge le syndicaliste.

Concrètement, cette écotaxe sera un prélèvement auprès des poids lourds de plus de 3,5 tonnes. La taxe se calculera après le passage d’un camion auprès d’une borne qui analysera les données des boîtiers GPS installés dans les véhicules. Jacques Hilaire, agriculteur et président d’une cave coopérative des vignerons, est en colère : « On va encore nous prélever alors qu’on a deux fois plus de charges que nos collègues européens. Pour ma cave, je vais payer l’écotaxe six ou sept fois. Un camion va venir, il va payer. Il va repartir et payer encore. Une autre va venir pour la mise en bouteille, il va payer. Bref, vous avez compris. Ça va nous coûter 70 000 euros par an. On charge la mule ».

Alors, pour exprimer leur mécontentement, les agriculteurs ont recouvert les deux bornes d’un film plastique noir en inscrivant un « NON ». Dans le Gard, 300 kilomètres de portions routières sont soumises à l’Ecotaxe.

Tony Duret

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