À la veille de la commémoration des fidèles défunts, le complexe funéraire de Saint-Martin-de-Valgalgues nous ouvre ses portes. En service depuis novembre 1992, c'est le premier crématorium à s'installer dans le département du Gard à l'époque, suivi de près par celui de Nîmes qui a vu le jour quatre ans plus tard.

"Les jardins du Crés", c'est le nom du complexe funéraire dressé sur les hauteurs de la commune de Saint-Martin-de-Valgalgues depuis voilà 22 ans. André Nalle, son fondateur, nous reçoit avec le sourire dans un lieu où ce sont plutôt la tristesse et les pleurs qui prédominent quotidiennement. Vêtus de costumes sombres, les employés funéraires vaquent à leurs activités, dans une ambiance silencieuse et respectueuse des familles venues accompagner leur défunt dans leur dernière demeure. Avec 1200 crémations par an, le crématorium a vu son activité augmenter considérablement depuis sa première année de fonctionnement, lors de laquelle "200 incinérations ont été réalisées" indique André Nalle.

Une pratique qui gagne du terrain

Autorisée par l'Église catholique en 1963, cette pratique, signe de l'évolution des mœurs, résulte de motivations diverses et est souvent associée à des raisons économiques. En moyenne, "le coût d'une crémation simple s'élève à 2000 euros" précise André Nalle alors que celui d'une inhumation se situe au-delà des 3000 euros. Des chiffres approximatifs puisque le prix varie en fonction du service souhaité par les familles. "L'incinération est quand même bien moins chère" note le gérant du complexe, ajoutant "que l'avenir de la marbrerie s'éteint petit à petit". Selon lui, "nous sommes à un stade cinquante-cinquante. Il y a autant de crémations que d'enterrements". Une évolution qui, toujours d'après André Nalle, s'explique par l'arrivée "d'une génération nouvelle qui n'a pas envie d'aller dépenser de l'argent dans les cimetières". Après une incinération, pas de tombeau mais une dispersion des cendres dans les jardins du souvenir, lesquelles occupent naturellement moins de place qu'un cercueil pouvant lui même contenir "une quinzaine d'urnes".

Un complexe rénové et agrandi

Pour continuer d'assurer un accueil de qualité aux familles cévenoles, le complexe funéraire a réalisé voilà deux ans des travaux de rénovation et d'agrandissement du site, dont la Ville en est le propriétaire. Parmi les modernisations effectuées, le système de filtration des fumées a été modernisé afin de répondre aux normes européennes en vigueur. "Il n'y a aucune fumée qui se dégage, ce n'est que de la vapeur" explique André Nalle, précisant que l'investissement s'élève à 360 000 euros. Par ailleurs, une nouvelle salle de cérémonie, plus grande que la précédente, peut recevoir 250 personnes et libère un espace devenu une grande salle d'attente. Deux salons funéraires complètent les trois chambres déjà existantes. Le mois prochain, un second four de crémation sera installé "pour éviter de faire attendre trop longtemps les proches". À l'heure actuelle, environ cinq crémations sont réalisées au quotidien, sachant qu'il faut compter environ une heure et demie pour chacune.

Un métier pas toujours évident

"Pour les gens, nous sommes associés à un mauvais souvenir" raconte André Nalle, estimant que pour exercer cette profession "il faut avoir la foi, être respectueux, patient et très diplomate". S'il a fait le choix de se consacrer au monde du funéraire, c'est par envie "de s'occuper des autres, de rester avec eux et de les accompagner du début à la fin". Du transport du corps à la crémation ou à l'inhumation, en passant par la préparation du défunt, le choix du cercueil et de l'urne ainsi que les moments de recueillement, le complexe propose "un service complet avec 20 employés, dont quatre maîtres de cérémonie". Le complexe funéraire reçoit de nombreuses familles endeuillées du Haut-Gard, de l'Ardèche et de la Lozère.

Elodie BOSCHET

elodie.boschet@objectifgard.com