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Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 07.11.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 233 fois

FAIT DU JOUR. La touche avant-gardiste de Romain Mittica sur le costume de lumières

Le styliste Romain Mittica expose ses travaux réalisés lors d'un stage de cinq mois à Madrid. Photo DR/Ellyn O´Byrne

Du samedi 30 novembre au dimanche 8 décembre, Romain Mittica exposera ses travaux réalisés lors de son stage de fin d’études à la Sastrería de Toreros Fermín de Madrid, au Musée des Cultures Taurines à Nîmes.

Le monde de la tauromachie ne lui était pourtant pas familier. Mais Romain Mittica, originaire de Belfort en Franche-Comté, prend un malin plaisir à être là où on ne l'attend pas. Venu à Nîmes pour suivre ses études -- BTS Design de mode au Lycée Ernest-Hemingway et une Licence professionnelle de conception, réalisation et développement de produits textiles et dérivés à l'Université de Nîmes -- le jeune homme s'est imprégné de la culture tauromachique jusqu'à y imposer son joli minois. Ainsi, grâce à l'intermédiaire d'un ami, ancien torero, Romain Mittica, 22 ans, est parvenu à décrocher un stage de fin d'études d'une durée de cinq mois à la Sastrería de Toreros Fermín de Madrid. "Dans mon regard de styliste, c'est le personnage du torero qui m'a attiré, la manière de se comporter, son charisme, sa prestance." Bien loin d'être restreint au service du café, Romain a pendant cinq mois pensé les costumes de lumières, de l'esquisse à la conception des broderies. "Dans la forme, les costumes des toreros sont toujours les mêmes. Ce sont les broderies qui changent. On m'a demandé de proposer des choses avant-gardistes. Ça a été très compliqué, j'ai fait 20 000 dessins et visité beaucoup de musées pour avoir les bonnes références." Car dans chacune de ses broderies, Romain Mittica a voulu y mettre du sens, de la symbolique.

Son originalité vient de ses inspirations. Égyptiennes, mexicaines ou françaises, le Nîmois d'adoption ne s'est rien refusé. "Pour moi, le métissage est très important, d'ailleurs je suis moi-même métisse, mon père est Franco-Italien et ma mère algérienne. J'aime mélanger ce qui ne devrait pas l'être pour y trouver de nouvelles esthétiques." Cinq mois plus tard, Romain Mittica a conçu les motifs des costumes goyesques des matadors de toros El Fandi, porté lors de la corrida goyesque de Granada du 1er juin 2013, Juan Bautista, porté à Arles le 7 septembre 2013, ainsi que ceux du costume de lumières d’alternative d’Alberto Durán, prise le 29 juin 2013 dans les arènes de Zamora. "J'ai pu rencontrer Juan Bautista en septembre. C'était très émouvant de le voir dans son costume" se souvient le jeune homme. Ces trois costumes, le public pourra les découvrir au Musée des Cultures Taurines à Nîmes du 30 novembre au 8 décembre. Romain Mittica assurera des visites guidées les 3, 5 et 7 décembre. Et cerise sur le gâteau, le jeune styliste et son maître, Don Antonio López Fuentes, directeur de la Sastrería Fermín, accompagné pour la circonstance par l’une de ses brodeuses, Adela Roldán Vázque, animeront des ateliers broderies le samedi 30 novembre et le 1er décembre (Sur inscription exclusivement au 04.66.76.73.70 - 5 euros).

L'avenir

Tout juste revenu de son stage à Madrid, Romain Mittica a dû rejoindre la maison familiale à Belfort. "Je suis actuellement à la recherche d'un emploi. Il y a un projet en pourparlers avec le magasin Banderillas à Nîmes pour du prêt-à-porter, mais rien n'est fait" confie le styliste. S'il attend l'exposition avec impatience pour pouvoir peut-être se créer des contacts professionnels, Romain Mittica avoue qu'il n'a pas forcément envie de se spécialiser dans les habits de lumières. "C'était une belle expérience qui se poursuivra peut-être, on verra. Mais c'est vrai que je vise plus la Haute-Couture." Nous tâcherons de ne pas perdre le fil...

Stéphanie MARIN

stephanie.marin@objectifgard.com

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