En ce mois de novembre 2013, le Théâtre Bernadette Lafont présente deux créations et un nouvel espace de paroles dédiés à la danse.

Mauvais Genre, 12 et 13 novembre

Mauvais Genre était en 1998 un solo d'Alain Buffard, Good Boy, une pièce autobiographique, la présentation d'un corps malmené par la maladie avec toute la fragilité qui en découle. D'un solo Good Boy devient une pièce pour quatre danseurs, Good for... Puis en 2003, "une nouvelle version, mais cette fois, pour vingt à trente personnes, dont une majorité a par ailleurs son propre parcours de création" raconte Alain Buffard. Mercredi 13 novembre à 19 heures au théâtre de Nîmes, ce sont une dizaine de danseurs, chorégraphes de la région Languedoc-Roussillon, qui ont offert au public nîmois leur regard sur cette pièce qui s'adapte à chaque fois, selon le lieu où elle se donne à voir.

Les corps nus, sans fausse pudeur, s'exposent à la lumière prenant tout l'espace et expriment à chaque torsion le rapport du vivant à la mort. Le regard se perd d'un danseur à un autre, et parfois cherche à capter la globalité de la scène où des boîtes de médicaments et des slips kangourous sont parsemés de-ci, de-là. "Avec Mauvais genre, l’enjeu est encore différent puisque nous sommes des good girls et des good boys réunis. Nous mettons l’accent sur la production sonore de nos corps : des splashes et des booms. Et sur la capacité à chacun de se rendre poreux à sa propre féminité et sa propre masculinité : des talons pour les boys oui, mais pas de falbalas, des slips kangourous pour les girls oui, mais sans dentelles."

Air, 14 et 15 novembre à 20 heures à l'Odéon

Fortement inspiré par un film court de Jean Rouch Les tambours d'avant, Air est une chorégraphie signée Vincent Dupont pour deux corps sonores dialoguant avec un quatuor de chanteurs. Le chorégraphe explique son concept : Le public se trouve entre les chanteurs (derrière lui) et les danseurs, à l'endroit exact du dialogue, le rapprochant ainsi du rôle central du choryphée dans le théâtre grec. Air traque toutes les vibrations de l'air à l'intérieur de cet espace respiratoire commun pour trouver une place unique du corps sonore qui ne soit pas un concert, pas un discours, pas du théâtre. Une nouvelle charge organique qui le rapprocherait d'un opéra dont le livret serait mouvement sonore et le ballet structure narrative. Un mini opéra ou ”opéra de chambre” dont l'enjeu serait lié à ses origines donc à la question du sacrifice et de la transe qui l'accompagne.

Les pieds dans le plat - Nouvel espace de paroles

Trois débats autour de la danse contemporaine seront animés par Anne Lopez, chorégraphe et artiste associée, le lundi 18 novembre au studio de danse du Théâtre de Nîmes. A qui s'adresse la danse contemporaine ? Que raconte-t-elle ? Faut-il être outillé pour comprendre un spectacle ? Venez débattre sur tout ce qui vous anime, vous interroge, vous émeut ou vous laisse perplexe lorsque vous êtes face à un spectacle de danse contemporaine. Le but étant d'avoir une parole libre afin de faire circuler les apriori, les perceptions et les pensées que la danse fait émerger en chacun de nous.

Lundi 18 novembre 2013 à 19h - Studio de danse du Théâtre - Invités : Frédéric Werlé, chorégraphe et danseur? Sophie Gérard, artiste chorégraphique.

S.Ma